On croit généralement tout savoir de l’inceste. De loin, en tout cas. Pourtant, c’est de près, de trop près, que certains enfants le subissent. Alors qu’un glaçant sondage annonce que 26 % des Français déclarent connaître au moins une personne victime d’agression sexuelle, de viol, d’attouchements, d’abus ou de confidences sexuelles répétées par un parent, le documentaire que diffuse Arte assène des vérités qu’il est toujours bon de rappeler.
Filmés en plan rapproché, Nicolas, Nadia, Sandrine et les autres racontent sans pathos les agressions sexuelles de leur oncle, frère, grand-père, alors qu’ils avaient 4, 6 ou 7 ans. Nul voyeurisme ici. En peu de mots, la violence des dégâts de l’inceste est décortiquée. La culpabilité : « On intègre l’idée que, s’il essaie de nous détruire, c’est qu’il a une raison. » L’emprise : « “Pourquoi je ne m’enfuis pas ?” me répétais-je. J’ étais pétrifiée. » La perversion : « Il avait instauré une forme de relation amoureuse. »
L’autodestruction : « Anorexie, boulimie, je voulais détruire ce corps pour qu’il ne le trouve plus séduisant. » Mais le plus déchirant à entendre est le silence familial qui a entouré ces drames. Un silence qui n’a, parfois, même pas l’excuse d’être ignorant : « J’appelais “maman, maman…” et elle n’est jamais venue », se souvient Nadia. Marie, l’une de ces mères, a accepté de témoigner à visage découvert. Ses deux filles, dès l’âge de 4 et 6 ans, ont été violées par leur grand-père pendant dix ans. Leur mère avait eu connaissance des premiers attouchements, mais, dit-elle, « je croyais avoir été ferme avec mon beau-père. Je ne pensais pas qu’il oserait recommencer ». Sauf qu’après l’avoir dénoncé une première fois les fillettes se sont laissé faire : puisque leurs parents savaient et n’avaient rien fait, il ne servait à rien d’en reparler.
« Elles m’en voudront toujours, admet Marie. Et j’assume la vérité : je n’ai pas su les protéger. » Des années d’accompagnement psychologique puis, parfois, l’aide de la justice, ont aidé ces enfants martyrs à l’emporter sur leur bourreau. « Il m’a torturé, il m’a humilié, mais il n’a pas violé ma vie », dit Nicolas. Ces témoins disent aller bien, s’être reconstruits. Ils semblent sereins. Et on pense alors à tous ceux qui n’ont pas parlé.
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Autres billets sur l’émission Thema d’Arte du 4 mai 2010
Filmés en plan rapproché, Nicolas, Nadia, Sandrine et les autres racontent sans pathos les agressions sexuelles de leur oncle, frère, grand-père, alors qu’ils avaient 4, 6 ou 7 ans. Nul voyeurisme ici. En peu de mots, la violence des dégâts de l’inceste est décortiquée. La culpabilité : « On intègre l’idée que, s’il essaie de nous détruire, c’est qu’il a une raison. » L’emprise : « “Pourquoi je ne m’enfuis pas ?” me répétais-je. J’ étais pétrifiée. » La perversion : « Il avait instauré une forme de relation amoureuse. »
L’autodestruction : « Anorexie, boulimie, je voulais détruire ce corps pour qu’il ne le trouve plus séduisant. » Mais le plus déchirant à entendre est le silence familial qui a entouré ces drames. Un silence qui n’a, parfois, même pas l’excuse d’être ignorant : « J’appelais “maman, maman…” et elle n’est jamais venue », se souvient Nadia. Marie, l’une de ces mères, a accepté de témoigner à visage découvert. Ses deux filles, dès l’âge de 4 et 6 ans, ont été violées par leur grand-père pendant dix ans. Leur mère avait eu connaissance des premiers attouchements, mais, dit-elle, « je croyais avoir été ferme avec mon beau-père. Je ne pensais pas qu’il oserait recommencer ». Sauf qu’après l’avoir dénoncé une première fois les fillettes se sont laissé faire : puisque leurs parents savaient et n’avaient rien fait, il ne servait à rien d’en reparler.
« Elles m’en voudront toujours, admet Marie. Et j’assume la vérité : je n’ai pas su les protéger. » Des années d’accompagnement psychologique puis, parfois, l’aide de la justice, ont aidé ces enfants martyrs à l’emporter sur leur bourreau. « Il m’a torturé, il m’a humilié, mais il n’a pas violé ma vie », dit Nicolas. Ces témoins disent aller bien, s’être reconstruits. Ils semblent sereins. Et on pense alors à tous ceux qui n’ont pas parlé.
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Autres billets sur l’émission Thema d’Arte du 4 mai 2010
Mardi 4 mai 2010 – Arte Thema « Crimes d’inceste »
Quelques dérives, avec ce genre de raisonnement
« Un père accusé d’inceste jugé inapte à subir son procès »
Acquitté après avoir violé sa fille de 4 ans, pour cause de « sexomnie »