Outreau : le quotidien du travail judiciaire par Michel Huyette

10 mai 2011
Par Michel Huyette
Tous les auteurs d’infractions ne sont pas arrêtés, et tous ne sont pas condamnés quand ils sont poursuivis devant les tribunaux.
Des personnes qui ont commis un crime ou un délit ne sont jamais identifiées, et certaines, bien que renvoyées devant une juridiction pénale, sont finalement déclarées non coupables.

Dire cela n’a rien d’extraordinaire et correspond banalement au quotidien du travail judiciaire.
En effet, on oublie beaucoup trop souvent un paramètre essentiel : la justice se prononce et décide non pas en fonction de la réalité, mais en fonction des seuls éléments qui sont dans les dossiers qui lui sont remis.
La nuance n’est pas mince.
C’est pourquoi, dans un certain nombre de cas, par hypothèse non quantifiables, il arrive que les magistrats constatent et concluent que dans le dossier judiciaire soumis à leur appréciation et à l’issue des débats il n’existe pas suffisamment de preuves de la culpabilité de la personne poursuivie, quand bien même, de temps en temps, l’intéressé est bien l’auteur de l’infraction.

Il faut alors aussitôt et impérativement passer à la deuxième étape du raisonnement.
La difficulté tient au fait que même en cas de déclaration de non culpabilité au bénéfice du doute, c’est-à-dire quand il n’a pas été factuellement démontré que la personne n’est pas coupable (par exemple parce qu’on a arrêté l’auteur de l’infraction ou qu’il est prouvé qu’elle ne pouvait pas matériellement être là où l’infraction a été commise), on ne peut absolument pas accepter que subsiste un doute, une rumeur, quand à une éventuelle culpabilité réelle.
Tout simplement parce que si l’on ouvre cette porte, ne serait-ce qu’un peu, la rumeur, les insinuations, vont inéluctablement concerner des personnes qui sont véritablement innocentes.
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10 mai 2011 – C’est dans l’air : Outreau c’est reparti

Invités :
Pierre Rancé
Chroniqueur judiciaire à Europe 1.

Serge Garde
Journaliste d’investigation.

Michèle Bernard-Requin
Magistrate honoraire.

Deux des acquittés d’ »Outreau » vont être jugés pour « violences » et « corruption » envers mineurs. Ces rebondissements judiciaires surviennent au moment où l’un des enfants victimes de viols dans la précédente affaire raconte son histoire dans une brève vidéo et un livre.
Innocentés en 2005 dans l’affaire de pédophilie dite d’ »Outreau », Franck et Sandrine Lavier ont de nouveaux rendez-vous avec la justice. Le couple comparaîtra pour suspicion de « violences habituelles sur mineurs de moins de 15 ans » et « corruption de mineurs » devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, le 7 juillet 2011. Le parquet a annoncé cette décision, le 9 mai au soir, au terme d’une nouvelle journée de garde à vue pour les époux Lavier, suite à la saisie d’une vidéo à leur domicile.
Pour écouter la vidéo, cliquez sur le logo de C’est dans l’air

7 juillet 2011- en direct : le procès des époux Lavier

9/ Outreau : le couple Lavier à nouveau en garde à vue
10/ Outreau : Alain Marécaux avait pourtant avoué sa culpabilité devant les jurés aux assises de 2004
11/ Outreau a engendré l’abdication française dans la défense des mineurs
12/ Outreau : d’autres photos et vidéo remettent en cause la ligne de défense du couple Lavier
Outreau – Procès du clan Lavier le 26 janvier 2012
Les Lavier, indemnisés d’Outreau, un couple sans le sou
Les avocats du couple Lavier espèrent faire annuler le procès de jeudi 26 janvier 2012
26 janvier 2012 – Les fantômes d’Outreau bougent encore
26 janvier 2012 – Outreau : Les époux Lavier de nouveau devant la justice
Outreau : dix mois de prison avec sursis requis contre les époux Lavier
17/ Outreau : 18 et 8 mois de prison avec sursis pour 2 des acquittés + Franck Lavier et Hélène Bernard
Outreau et ses conséquences tragiques : déni récompensé des coupables, réquisitoire ridicule !
Pas d’impunité, même pour les acquittés d’Outreau