2/ Mais où sont passés les enfants d’Outreau ? par Pierre Joxe

N°15
Juillet 2010
Pierre Joxe : L’affaire d’Outreau et les enfants
Les enfants d’Outreau

A l’époque, la « médiatisation » de cette affaire 
avait surtout concerné les adultes :

– Adultes accusés, condamnés ou acquittés aux Assises de Saint-Omer en 2004, ou acquittés en 
appel aux Assises de Paris en 2005.

– Juges chargés de l’instruction, ou de la mise en 
accusation – comme on disait jadis, qu’il s’agisse du Parquet général ou de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Douai.

Avocats parfois tonitruants, parfois choisissant de parler à la presse et aux caméras de télévision plutôt qu’aux jurés devant lesquels ils ne prennent même plus la peine de plaider après le « réquisitoire » disculpant du Parquet général.

– Députés, siégeant à leur tour devant les caméras par une démarche sans précédent dans une 
affaire criminelle, du point de vue de la séparation des pouvoirs et consistant à faire comparaître en public des magistrats – non pas devant 
le Conseil supérieur de la magistrature, seule 
institution constitutionnellement compétente, 
mais devant un panel télévisuel !

– Garde des Sceaux, ministre de la Justice, déclarant à la télévision qu’il entamerait des poursuites disciplinaires contre un juge, motif pris que « l’opinion ne comprendrait pas » qu’il s’en abstienne, selon sa propre expression.

Mais les enfants, dans cette affaire ? On les a un peu perdus de vue. On pourrait pourtant se demander quel est leur point de vue. Car toute 
affaire criminelle peut être considérée de plusieurs points de vue.

Elle peut l’être du point de vue des victimes, bien 
sûr, d’abord… Mais aussi du point de vue des coupables, ou des juges, ou du public – l’opinion 
publique – mieux vaudrait dire de l’opinion « populaire », puisque la justice est rendue, chez 
nous, « au nom du peuple français ». Tentons de 
nous placer de ces quatre points de vue successivement.

1/ Dans l’affaire d’Outreau, le point de vue des enfants victimes, on n’en sait pas grand-chose.

Certes, à l’issue des deux procès d’assises, il a 
été officiellement reconnu que douze enfants ont été victimes de viols ou d’agressions sexuelles par plusieurs personnes qui n’ont pas toutes été identifiées. Il leur a même été attribué des « indemnités » de quelques milliers d’euros. 
Mais ce que pensent aujourd’hui ces enfants, on ne le sait pas. Du moins pas encore. Mais un jour
 ils seront adultes…

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1/ Les débuts de l’affaire d’Outreau

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Outreau : Définition des négationnistes qui nient les viols par inceste transgénérationnels
5 mai 2011 : Ignorance des conséquences des viols par inceste transgénérationnels dans le Nouvel Observateur
Outreau : les enfants ont menti ! les nouveaux criminels
Justice : combien d’Outreau ? par Gilles Sainati
Outreau : la parole des enfants toujours en question par Maitre Rosenczveig
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24 février 2011 – La parole de l’enfant après la mystification d’Outreau à l’Institut de criminologie de Paris
Outreau : la partie n’est pas finie… par Frédéric Valandré
Quelques réflexions sur l’acquittement par Jacques Cuvillier
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7/11/2011 – Affaire Outreau : Myriam Badaoui a été libérée Par Jean-Michel Décugis, Adriana Panatta et Aziz Zemouri

Jeudi 6 octobre 2011 – Maitre Éric Dupond-Moretti à Toulouse

27 septembre 2011
Les Secrétaires de la Conférence des Barreaux de Toulouse et Paris auront l’honneur de recevoir le jeudi 6 octobre 2011 à 20 heures 30 Maître Eric Dupond-Moretti, avocat au Barreau de Lille et terreur des cours d’assises.
La séance se tiendra à la Maison du Sénéchal, 17 rue de Rémusat, à Toulouse, dans cet endroit mystérieux appelé “la province” et qui commence au-delà du périphérique.
Les sujets proposés aux valeureux quoique provinciaux candidats sont les suivants :
1. Les mémés aiment-elles la castagne ?
2. Faut-il porter la robe d’un autre ?
La contre-critique sera assurée par M. Pascal Saint-Geniest, Bâtonnier de Toulouse, et M. Jean Castelain, Bâtonnier de Paris, en charge d’apporter la civilisation sur les bords de la Garonne.
Comme toujours, l’entrée est libre, sans réservation possible.
Toute personne, toulousaine ou non, peut assister à la Conférence Berryer. Même les avocats.
Amis toulousaings, ne manquez pas cette occasion de découvrir la Berryer.
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Eric Dupond-Moretti, Avocat pénaliste au barreau de Lille, invité de Pascale Clark