Ça Vous Regarde – Le débat : Outreau III : le procès de la dernière chance ?

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« Je sais qu’il était là » : cette parole ambigüe de Jonathan Delay, l’un des enfants reconnus victime d’Outreau, replonge la France dans la perplexité. Elle interroge l’innocence de Daniel Legrand fils, qui pourtant faisait pourtant partie des 13 acquittés de l’Affaire d’Outreau.

Les avocats de Daniel Legrand n’ont eu de cesse de dénoncer l’absurdité du procès, qui jugera leur client pour les mêmes faits que ceux pour lesquels il a été reconnu innocent en 2005. Mais le jugement ne concernait que les faits postérieurs à ses 18 ans, et c’est donc pour la période précédant sa majorité que Daniel Legrand reparaît devant la justice. L’affaire a été relancée par le syndicat FO-Magistrat et l’association Innocence en danger en 2013, peu avant la prescription des faits. Le communiqué du syndicat rappelle que ne pas juger l’affaire aurait pu entraîner « un éventuel dysfonctionnement de nature à engager la responsabilité de l’État ».

S’agit-il ici de l’« acharnement d’un petit groupe d’experts revanchards », comme l’affirme Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats de Daniel Legrand ? Des voix s’élèvent pour rappeler que de nombreuses zones d’ombres subsistent encore dans l’affaire d’Outreau. D’une sacralisation de la parole de l’enfant, on serait passé à un autre extrême, celui de la déstabilisation et de la remise en question de la crédibilité des victimes. Jonathan Delay se souvient de ne pas avoir été entendu lors des procès : « On avait presque inversé les rôles, nous étions les menteurs ».

Par ailleurs, le film de Serge Garde, Outreau, l’autre vérité, dresse un constat troublant : alors que l’affaire avait commencé sur le soupçon d’un vaste réseau de proxénétisme, le jugement en appel statue qu’il s’agissait finalement d’un « huis-clos », n’impliquant que les parents des quatre enfants Delay, et un couple de voisins. Or, ils sont bien condamnés pour proxénétisme, ce qui impliquerait d’autres personnes.

L’affaire d’Outreau interroge également le fonctionnement de la justice. Ce qui est décrit comme « le plus grand fiasco judiciaire de France » aurait-il pu être traité différemment ? Et concernant la parole de l’enfant, quelle place lui donner dans un procès ? Comment détecter au mieux les victimes d’actes pédophiles ?

Arnaud Ardoin en débat ce soir avec ses invités sur le plateau de « Ça vous regarde ».
Invités :
Jean-Yves Le Bouillonnec, député PS du Val-de-Marne et avocat
William Julié, avocat de Karine Duchochois lors des procès d’Outreau
Béatrice Brugère, vice-procureur de la République au Tribunal de Grande Instance de Paris et secrétaire générale du Syndicat national des magistrats FO
Hélène Romano, docteur en psychopathologie et expert près tribunaux

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la tête de l’avocat de Karine Duchochois. Et cet enfant mentait aussi ? Comme le fils FX Marecaux ? Que des menteurs ?

Procès d’Outreau : l’ex-juge Fabrice Burgaud sous le feu des critiques

Logo-Le-paisien-TVL’ancien juge d’instruction Fabrice Burgaud a une nouvelle fois défendu vendredi à Rennes, avec difficultés, son instruction de l’affaire Outreau, à la barre du procès d’un des 13 acquittés d’Outreau, Daniel Legrand, accusé de faits de pédophilie non jugés, commis avant ses 18 ans.

22 Mai 2015, 16h17 | MAJ : 23 Mai 2015, 00h42

L’homme au coeur du fiasco judiciaire d’Outreau apparaît à l’écran. Au quatrième jour du procès de Daniel Legrand fils, qui comparaît devant la cour d’assises de Rennes (Ille-et-Vilaine) pour des viols commis lorsqu’il était mineur, le juge Fabrice Burgaud, en charge du dossier à l’époque, s’est expliqué une nouvelle fois devant le tribunal ce vendredi.

Mais par visioconférence depuis Paris.

Aujourd’hui âgé de 43 ans, l’ancien juge d’instruction de Saint-Omer, désormais auditeur auprès de la cour de cassation, commence par une déposition longue de 45 minutes.
Legrand donnait «des détails précis»

Il reconnaît avoir eu «des doutes sur la participation» de Daniel Legrand fils et même s’être demandé «s’il n’était pas victime plutôt qu’auteur». Mais 15 ans après le début de l’affaire, il défend toujours son instruction même s’il a convenu, pour la première fois, de plusieurs faiblesses dans son travail.

Il rappelle qu’avant de se rétracter, Daniel Legrand fils, alors âgé de 20 ans à peine, « a avoué les faits à trois reprises », sans « aucune pression » de sa part.

Et d’ajouter : Daniel  Legrand « disait les enfants hurlaient, les enfants criaient. ». Il donnait des « détails précis », qui ne pouvait provenir d’informations publiées par la presse. Selon l’ancien juge d’instruction, « quand des gens inventent des faits, ils ne donnent pas des détails de crédibilité » Pour lui, « il avait l’air sincère. » Autre circonstance troublante d’après Fabrice Burgaud : « Au moment de ses aveux, il s’est excusé spontanément auprès des victimes pour le mal qui leur a fait. »

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