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Je ne vous demande pas de remettre en question le jugement rendu en décembre 2005. La loi l’interdit.
Au total, sur les dix-sept adultes mis en examen dans le dossier, dix ont été condamnés en première instance. Six ont été acquittés à Paris, en appel.
L’un de ces adultes, François Mourmand, est mort en prison 1, victime, selon l’administration pénitentiaire, d’une surdose de médicaments. Certains ont inter prété ce drame, suggérant qu’il se serait suicidé, ne supportant plus les accusations qui pesaient contre lui.
Autrement dit, nous, les enfants, accusés d’être responsables de l’incarcération des acquittés, nous aurions en plus à supporter la responsabilité morale de la mort d’un homme.
Dans des phases de souffrances aiguës, j’ai tenté plusieurs fois de me suicider. Parfois, on m’a rattrapé de justesse. Si j’étais passé de l’autre côté, comment aurait-on interprété mon geste ?
Il se sentait coupable, auraient dit certains. Il ne supportait plus de ne pas être cru, auraient dit les autres.
En réalité, quand j’ai voulu en finir, c’était simplement parce que je voulais ne plus souffrir. Interpréter son geste, si le suicidé n’a pas laissé de lettre, c’est indigne !
1. La cour d’appel de Douai a confirmé le 4 mars 2011le non-lieu rendu à l’issue de l’enquête.
Je ne vous demande pas de remettre en question le jugement rendu en décembre 2005. La loi l’interdit.
Au total, sur les dix-sept adultes mis en examen dans le dossier, dix ont été condamnés en première instance. Six ont été acquittés à Paris, en appel.
L’un de ces adultes, François Mourmand, est mort en prison 1, victime, selon l’administration pénitentiaire, d’une surdose de médicaments. Certains ont inter prété ce drame, suggérant qu’il se serait suicidé, ne supportant plus les accusations qui pesaient contre lui.
Autrement dit, nous, les enfants, accusés d’être responsables de l’incarcération des acquittés, nous aurions en plus à supporter la responsabilité morale de la mort d’un homme.
Dans des phases de souffrances aiguës, j’ai tenté plusieurs fois de me suicider. Parfois, on m’a rattrapé de justesse. Si j’étais passé de l’autre côté, comment aurait-on interprété mon geste ?
Il se sentait coupable, auraient dit certains. Il ne supportait plus de ne pas être cru, auraient dit les autres.
En réalité, quand j’ai voulu en finir, c’était simplement parce que je voulais ne plus souffrir. Interpréter son geste, si le suicidé n’a pas laissé de lettre, c’est indigne !
1. La cour d’appel de Douai a confirmé le 4 mars 2011le non-lieu rendu à l’issue de l’enquête.
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