20/ Le traumatisme est un fait de mémoire par Jean-Michel Thurin

Réédition 23 septembre 2006
page 57

• Le traumatisme est un fait de mémoire. Il traduit une persistance 
de l’effet du stress, qui a été trop intense, durable, rapide… pour un 
organisme et un psychisme donnés, dans des conditions données. Il 
peut rester extérieur à la mémoire narrative (langagière), même s’il 
peut être réactualisé par un signal ou une représentation.
• Le traumatisme psychique se produit après-coup, c’est-à-dire, en 
dehors de la période d’urgence biologique. Par exemple, lorsque les 
soldats sortent du front ou comme le relate Sivadon, plusieurs semaines 
après le retour des camps, lorsque la vie pourrait redevenir normale. 
Précisément, c’est ce retour à la normale et dans le monde normal 
qui est impossible et qui signe le traumatisme. Plusieurs mécanismes 
psychiques se produisent entre le stress et le traumatisme : d’une part, 
les mécanismes de défense permettent au sujet de remettre à plus 
tard l’appréciation psychique de l’événement pour se consacrer à la 
défense de ses activités vitales ; d’autre part, le traumatisme entraîne 
une réévaluation du rapport à la réalité qui va elle-même retentir sur ses 
modalités et ses investissements. Une autre particularité est à souligner, 
la scène traumatique, mémorisée de façon intense et nette, va rester 
fonctionnelle en dépit du temps et des tentatives d’évitement.
Cette 
immobilisation va entraîner des effets de renforcement. Mais il y a 
également l’impossibilité (le refus) d’intégrer dans l’ordinaire une 
situation hors du commun des mortels.

En résumé, la mémoire ne se limite pas à l’appareil psychique proprement dit. Elle peut concerner différents organes, appareils, systèmes. 
On peut parler de traumatisme à partir du moment où des manifestations 
pathologiques consécutives, psychologiques et somatiques, perdurent.

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Dans l’inceste, il y a violation d’espace vital. L’instinct de survie du cerveau va bloquer les souvenirs comme un verrou par F. Trommenschlager

19 février 2011

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Je cherche ce qu’est ce trou dans la tête celui qui est sur votre avatar : l’écrou rouge.
L’écrou rouge représente les mécanismes subconscients du cerveau, leurs rôles principaux est la survie de l’individu.
Ce sont des fonctions animales très bien décrites dans
Le béhaviorisme de John Watson. elles fonctionnent en adéquations avec les fonctions supérieures du cerveau (cortex préfrontal) qui forment l’intelligence et la personnalité (vous, moi, etc…).
Le système nerveux est relié aux zones subconscientes.
C’est ainsi que se constitue l’humain : d’une part les fonctions animales, qui protègent de l’environnement extérieur en développant les réflexes de défenses et l’esprit de compétition ; d’autre part, l’intelligence et la conscience (cortex) qui favorisent au contraire l’échange, la cohésion et la socialisation. le tout doit fonctionner en harmonie quand l’homme atteint sont équilibre. Dans les cas d’inceste, il y a violation d’espace vital.
Les conséquences font que l’instinct de survie du cerveau va bloquer les souvenirs très angoissants, comme un verrou de sécurité. tout est subconscient, les souvenirs remontent seulement lorsque la personne est suffisamment forte pour les affronter. sinon, il y a refoulement, pour survivre !
tout le monde réagirait de la même manière, car ces situations sont d’une grande violence (soit traumatiques et rapides, soit lentes et insidieuses). voilà pourquoi l’écrou, c’est mécanique (voir « les conditions de la volonté » et la « psychosomatique »).
Une partie de l’homme est libre, l’autre n’est que réaction logique et mathématique.

Franck Trommenschlager