Assemblée nationale 33 lobbyistes autorisés

01/12/2009

Une première liste de représentants de groupes d’intérêts, d’entreprises ou de syndicats a été publiée. Eux seuls sont autorisés à accéder au Palais-Bourbon. Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a publié la liste des 33 premiers lobbyistes à avoir montré patte blanche et qui sont autorisés à accéder au Palais-Bourbon. Le nom, la fonction, les intérêts représentés, l’employeur et la nature de l’employeur (organisation professionnelle, syndicat…) de chacun sont clairement indiqués. Ces lobbyistes « transparents », et seulement eux, peuvent se voir attribuer un badge journalier d’accès.Pour lire la suite de l’article cliquez sur le logo Profession politique
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Autres billets sur le lobbyisme

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Les associations font l’esprit des lois, Leur lobbying influence fortement les politiques par Ondine Millot

Grazia : Comment être une bonne mère quand on a reçu l’inceste en héritage ?

DEMAGOGIE : Nom formé à partir de deux racines grecques : « démos » qui signifie « peuple » « agô » qui signifie « conduire ». D’après son étymologie, ce mot signifie donc « l’art de conduire le peuple ». Le mot « démagogie » désigne donc l’art de mener le peuple, particulièrement en captant sa faveur. Dans le lexique politique et en histoire, la « démagogie » est une attitude politique qui flatte les passions populaires dans le but d’obtenir le soutien du peuple, sans se préoccuper de ses réels intérêts. La démagogie est apparue avec la démocratie grecque. On trouve la démagogie dans toute démocratie.

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GRAZIA
Page 58
17 octobre 2009
Devenir mère après l’inceste.
Comment être une bonne mère quand on a reçu l’inceste en héritage ? Les victimes d’abus sexuels osent lever le tabou et témoignent à visage découvert pour montrer qu’elles peuvent être des parents comme les autres. Des témoignages forts et pleins d’espoir.

Par Aurélia Perreau

SANDRINE, 34 ans
Depuis que mes fils ont 5 ans, l’âge auquel j’ai subi l’inceste la première fois, chaque année, au moment de leur anniversaire, je fais ce même cauchemar : ils se font violer par un membre de la famille. Je suis là, je les regarde. Je hurle, personne ne m’entend. Je suis impuissante. Toute aussi impuissante que je l’étais quand mon oncle m’a entraînée derrière une voiture pour m’agresser sexuellement. Il avait 16 ans, le triple de mon âge. Mon père l’avait surpris, même engueulé. Malgré tout, l’oncle était devenu mon baby-sitter. Le week-end, le mercredi, quand mes parents sortaient le soir, je savais ce qui m’attendait : un viol, qui se répétait. Sous le toit familial. Etait-ce normal ? Oui, peut-être. La normalité à la maison, c’était un père violent et alcoolique. Mon oncle qui m’offrait des nuisettes affriolantes à Noël. Ma mère qui découvrait du sang dans ma culotte à 8 ans. Personne ne réagissait ? A rien ? Alors je ravalais ma honte. J’étais timide et renfermée. Une petite fille « bien sage n’avait à subir ça. Comme j’avais été incapable de dire non, je me suis sentie coupable. Ça a été l’explosion. Automutilations, violences… Un soir, j’ai braqué un couteau de cuisine sur mon oncle. Je l’avais caché sous mon oreiller. S’il avait insisté, c’est sûr, je l’aurais tué. A 16 ans, j’ai tout quitté. J’ai vécu dans la rue et je suis devenue toxico. C’est un petit ami qui m’a sorti de là. Il s’est occupé de moi, on s’est installé chez ses parents. Je suis tombée enceinte la première fois à 19 ans. Ça m’a paniqué ???. Comment être mère quand on n’arrive pas à se gérer soi-même ? Comment être mère quand les repères familiaux sont vidés de sens ? Dès que mon ventre s’est arrondi, j’ai rejeté tout le monde. Je devais rester seule avec mon bébé. A cinq mois de grossesse, les médecins m’ont mise en arrêt maladie. Nous avons vécu plusieurs mois en autarcie, mon ventre et moi. Jusqu’à l’accouchement. Atroce. Ça a duré quatorze heures. Les gestes maternels, le peau à peau, l’allaitement, j’en étais incapable. Je voyais l’inceste partout. J’ai fait une grosse dépression. On l’étiquetait baby-blues. Tout ce passé que l’on n’avait pas traité me sautait à la figure. J’avais des pulsions contradictoires : l’envie de l’abandonner dans la rue et, en même temps, je refusais que quiconque le touche. On me disait : tu es maman, réjouis-toi. Je pleurais. Je ne me sentais pas à la hauteur. C’est à partir du moment où il s’est mis à parler que je suis entrée dans la prévention à outrance. Avec l’aîné, d’abord. Puis le plus jeune. Parfois, j’achète cinq bouquins d’un coup sur la pédophilie, il n’en existe aucun sur l’inceste. J’y suis allée un peu fort, sans doute, le grand a eu une période où il n’osait plus me lâcher la main dans la rue… Du coup, j’ai fini par leur expliquer ce qui m’était arrivé. Ils ont compris. Je me suis sentie débarrassée d’un poids. Eux aussi, je crois. Mais je reste inquiète. Je ne supporte pas qu’il y ait une porte fermée dans la maison. J’ai du mal à les laisser dormir chez leurs copains et à faire confiance à un homme. J’ai suivi une longue thérapie qui m’a beaucoup aidée. Seuls les câlins continuent parfois à m’angoisser. Notamment avec le plus jeune. C’est mon portrait craché au masculin. Il est très tactile et fusionne ! Un jour, je me suis dit : si j’étais une mère incestueuse, si je voulais abuser de lui, ce serait très facile. Il ne s’en rendrait même pas compte. C’est là que j’ai vraiment pris conscience de la vulnérabilité des enfants lorsqu’ils sont en pleine confiance avec leur famille. Avoir réussi à créer ma famille, après tout ça, c’est ma plus grande victoire
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