Dans les syndromes douloureux chroniques, le seuil de la douleur est abaissé.
La même stimulation douloureuse sera perçue comme plus intense par un patient souffrant d’un trouble chronique que par une personne non malade.
La fibromyalgie, dont on parle tant depuis quelques années, en est devenue le modèle. Connue depuis plus longtemps mais sous d’autres appellations (syndrome polyalgique diffus, fibrosite), la fibromyalgie est une maladie douloureuse diffuse pour laquelle aucune anomalie biologique ni anatomique n’est décelée : on dit qu’elle n’a aucun « substratum organique » et appartient donc à la catégorie des maladies fonctionnelles. Elle est néanmoins reconnue par l’OMS depuis 1992 comme une maladie rhumatismale « non spécifique ».
Assez fréquente, elle concerne environ 4 % de la population, les femmes étant sept fois plus atteintes que les hommes.
Son traitement est difficile : les antalgiques sont souvent inefficaces, et la plupart du temps elle est associée à des symptômes anxieux et dépressifs, une insomnie, de la fatigue, des troubles digestifs et des troubles de la mémoire et de la concentration.
De nombreux psychiatres la considèrent comme l’expression contemporaine de l’hystérie, alors que d’autres la voient plus comme un trouble dépressif, notamment une dépression chronique qu’on appelle « dysthymie ». Pour de nombreux chercheurs, la fibromyalgie n’est pas une maladie homogène, et il y a probablement plusieurs sous-types de patients fibromyalgiques, selon la présence d’angoisse, de dépression, l’intensité des douleurs, etc.
Plusieurs études ont cependant montré que 40 à 65 % des patients fibromyalgiques avaient des antécédents d’abus sexuels, et en particulier ceux qui souffraient de troubles anxieux importants.
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