Une violence à laquelle on ne peut pas échapper crée un stress extrême et une forte réponse émotionnelle qui entraîne un risque vital cardio-vasculaire et neurologique par « survoltage » (comme dans un circuit électrique). Pour arrêter ce risque fonctionnel, le circuit neuronal « disjoncte » automatiquement grâce à la sécrétion de drogues dures sécrétées dans le cerveau (endorphines à hautes doses et drogues « kétamine-like »).
Cette déconnexion « éteint » la réponse émotionnelle et entraîne une anesthésie psychique et physique, un état dissociatif (conscience altérée, dépersonnalisation, être spectateur de soi-même) et des troubles de la mémoire, dont une mémoire traumatique : « hypersensibilité émotionnelle » piégée, isolée par la déconnexion, qui n’a pas été intégrée « dans le disque dur du cerveau », c’est une véritable bombe à retardement, prête à « exploser » à l’occasion de toute situation rappelant les violences, en redéclenchant la même terreur, la même détresse, les mêmes sensations, de façon incompréhensible quand on ne connaît pas ce phénomène.
La vie devient alors un terrain miné et pour éviter de déclencher la mémoire traumatique le patient est obligé de mettre en place des conduites d’évitement. Mais quand les conduites d’évitement ne suffissent plus, souvent seules des conduites dissociantes dont on a soi-même fait l’expérience de leur efficacité peuvent calmer l’état de détresse.