7/ Quelques conséquences sur les survivantes selon Roland Coutanceau

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Le degré de souffrance subie trouve son origine dans quelque chose de très mystérieux, du domaine de la subjectivité du sujet. On peut affirmer que le retentissement profond chez la victime est bien plus lié au fait de subir du sexuel contre son gré qu’à la nature des actes subis. Et cela, même si les pratiques ne sont pas toutes équivalentes : on constate en effet que les souffrances ultérieures, blocages ou interdits dans la sexualité adulte, sont parfois en liaison directe avec certains gestes précis du père incestueux. Mais, bien souvent, c’est toute la sexualité qui est rejetée.
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Il est certain que le traumatisme est différent quand l’enfant est agressé une fois, même si cela peut être très destructeur, et quand l’inceste s’inscrit dans un mode de vie et dans un être au monde qui s’installe dans la durée. Les conséquences psychiques et sexuelles sont dans ce cas importantes, marquées par l’effraction répétée de l’intimité de la fillette. Le rapport à l’homme, le rapport à la sexualité seront distordus par l’ancrage insidieux de l’agression et de la contrainte dans son imaginaire.

Voir aussi les billets concernant le livre de Roland Coutanceau :
1/ Vivre après l’inceste : Haïr ou pardonner
2/ Peut-on pardonner ?
3/ Un silence difficile à rompre
4/ Désordres relationnels et sexuels
5/ Le père incestueux
*/ L’enfant investi d’une sorte de mission
6/ Les milieux sociaux et culturels
8/ Le dévoilement
9/ Trois profils des pères incestueux

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