L’argent reçu comme indemnisation en réparation d’un abus sexuel peut faire penser à l’argent donné à une prostituée, correspondant au prix à payer par le coupable pour avoir pu profiter du corps de l’enfant. Cette perception de la réparation financière ne peut qu’augmenter le sentiment de honte déjà présent.
Ainsi, l’attente de la victime et la réponse de la justice ne se recouvrent pas toujours. La justice semble parfois incapable d’aider la victime, qui risque au contraire de sortir blessée de cette confrontation.
Développer la croyance que le coupable doive expier sa faute pour que la victime guérisse ou aille mieux peut rendre plus difficile la guérison des victimes dont les agresseurs n’ont pu, pour une raison ou pour une autre, être poursuivis ou punis. Enfin, cette croyance maintient la victime dépendante, d’une certaine façon, de son agresseur, ce qui risque d’aggraver le sentiment d’impuissance déjà ressenti au moment de l’abus.
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