3/ L’argent et les victimes de viols par inceste par François Louboff

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À l issue du procès civil, certaines condamnations peuvent avoir un impact négatif.
L’argent reçu comme indemnisation en réparation d’un abus sexuel peut faire penser à l’argent donné à une prostituée, correspondant au prix à payer par le coupable pour avoir pu profiter du corps de l’enfant. 
Cette perception de la réparation financière ne peut qu’augmenter le sentiment de honte déjà présent.
Ainsi, l’attente de la victime et la réponse de la justice ne se recouvrent pas toujours. La justice semble parfois incapable d’aider la victime, qui risque au contraire de sortir blessée de cette confrontation.
Développer la croyance que le coupable doive expier sa faute pour que la victime guérisse ou aille mieux peut rendre plus difficile la guérison des victimes dont les agresseurs n’ont pu, pour une raison ou pour une autre, être poursuivis ou punis. 
Enfin, cette croyance maintient la victime dépendante, d’une certaine façon, de son agresseur, ce qui risque d’aggraver le sentiment d’impuissance déjà ressenti au moment de l’abus.

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Autres billets sur J’aimerais tant tourner la page de François Louboff
1/ J’aimerais tant tourner la page – Guérir des abus sexuels subis dans l’enfance
2/ Le rôle de la justice dans le statut de victime
4/ Enfant d’incestée
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6/ La dissociation est un moyen de défense du psychisme
7/ Qu’est-ce que la PE – partie émotionnelle – après un traumatisme
8/ Qu’appelle-t-on « PAN » – partie apparemment normale après une dissociation
9/ Les enfants – de victimes de viols par inceste – présentent un risque de SSPT trois fois plus important que dans la population générale
10/ Quand être victime devient une addiction
11/ Explications psychologiques de la revictimisation
12/ La fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique
13/ Les souvenirs traumatiques : un autre type de mémorisation
14/ La dissociation traumatique perturbe la mémorisation
15/ L’altération de la mémoire autobiographique

Conséquences psychique de la prostitution par Judith Trinquart

article publié le 23/10/2002

auteur-e(s) : Trinquart Judith

Les notions fondamentales en matière de sexualité sont celles de désir, de plaisir et de partage, conséquent de la bilatéralité de la relation. Dans la situation prostitutionnelle, ces notions se trouvent complètement perverties, et la notion de bilatéralité de l’échange disparaît totalement. La situation prostitutionnelle n’est donc pas un échange ou une relation à caractère humain, pas plus qu’une forme de sexualité.

Le fait de subir ces rapports sexuels de manière répétitive et non désirée entraîne une dissociation psychique afin de pouvoir départager les deux univers de la personne, et surtout protéger le domaine privé des atteintes vécues dans le domaine prostitutionnel en se coupant de ce qui est éprouvé dans ce dernier. Celui-ci est totalement factice : c’est une situation simulant une relation humaine mais où tout est artificiel ; les sentiments et les émotions n’existent pas, ils sont refoulés car considérés comme des obstacles par l’acheteur de services sexuels.

L’absence de tout affect humain (autre que négatif, tel que mépris de la personnalité, déni de ses désirs, ignorance de son identité humaine, assimilation à un objet sexuel totalement soumis, en résumé tout ce qui fait le caractère humain unique d’une personne est nié et doit disparaître au bénéfice du rapport strictement commercial) est extrêmement destructeur pour toute personne vivant cette situation.

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