Lydia rencontre Sylvain qui la sauvera de ses bourreaux

Lydia Guardo – Ajoutée le 13 oct. 2016
Après avoir été séquestrée pendant 28 ans par son beau-père, elle retrouve la liberté et parvient à se reconstruire.
A voir et revoir sur : http://www.france2.fr/emissions/mille…


L’Affaire Gouardo est une affaire criminelle française. Lydia Gouardo (née le 13 novembre 1962 à Maisons-Alfort) est une Française qui a été séquestrée, violée et torturée par son père légitime (mais pas biologique) Raymond à son domicile à Meaux et Coulommes en Seine-et-Marne pendant 28 ans, de 1971 à 1999.
Six enfants sont nés à la suite de ces relations forcées. Pendant sa détention, elle fit des fugues et des appels à l’aide judiciaire, elle serait allée se réfugier à la gendarmerie, à plusieurs reprises. Mais les forces de l’ordre l’auraient livrée de nouveau à son bourreau, par peur de son père1 et ni le système judiciaire, ni l’aide sociale, pas plus que les personnes environnantes de cette famille n’auraient agi1.

Elle est libérée en 1999, au décès de son père légitime. Sa belle-mère Lucienne Ulpat a été condamnée pour non-dénonciation de crime et agression sexuelle sur l’un des fils de Lydia2,3,4.

Lydia Gouardo raconte son histoire dans un livre, en collaboration avec le journaliste Jean-Michel Caradec’h, Le Silence des autres, ainsi que dans plusieurs émissions (T’empêches tout le monde de dormir du 6 mai 2008 et Ça se discute du 4 mars 2009).

Raymond Gouardo est fortement soupçonné par sa fille Lydia d’être l’auteur des enlèvements et meurtres de Virginie Delmas et de Perrine Vigneron.

Léonore Le Caisne, ethnologue au CNRS, a publié un livre sur l’affaire – Un inceste ordinaire. Et pourtant tout le monde savait, Belin, 20149- À partir d’une enquête d’une année dans le village où habitait la famille et la cité de Meaux où le père travaillait, elle a essayé de comprendre pourquoi, alors que tout le monde (habitants et élus) « savait » que Raymond Gouardo « faisait des enfants à sa fille », personne n’a signalé les faits.

Tribunal : Le spectre d’Outreau à Gravelines

Logo Le phare DunkerquoisTribunal : Le spectre d’Outreau à Gravelines

Edouard Odièvre
28/06/2016

Moins de trois ans après l’affaire Outreau, une affaire très similaire éclate à Gravelines. Mais avec ce sulfureux précédent, quel crédit accorder à la parole des enfants ?

Les faits

Septembre 2005 : Les services sociaux signalent pour la première fois une suspicion de maltraitance au sein d’une famille gravelinoise. Mais celle-ci, « très fuyante », ne coopère pas.
2007 : La protection de l’enfance est alertée sur le cas du fils aîné, mais l’évaluation ne diagnostique pas de danger.
15 décembre 2008 : Le CHD signale au parquet de Dunkerque des soupçons de maltraitance sur l’aîné : bleus, contusions et une fissure anale.
19 décembre 2008 : Le parquet place quatre des enfants dans une famille d’accueil. Le père, la mère, l’oncle, la tante, le parrain sont accusés de viol aggravé. Le père est emprisonné préventivement en mai 2010.
Septembre 2011 : La cour d’appel de Douai juge illégales une partie des garde à vue et de l’enquête préliminaire, au cours de laquelle les suspects avaient avoué les faits sous la pression. Le père est remis en liberté sous contrôle judiciaire.
27 juin 2016 : Les cinq prévenus comparaissent devant le tribunal correctionnel pour violences, atteintes sexuelles et/ou corruption de mineurs.

« Ils s’amusaient à nous jeter contre les murs »

Des mots simples et terribles car enfantins agitent le tribunal de Dunkerque. Un gamin – quatre ans au moment des faits – raconte avoir « fait le zizi avec papa ». Un autre décrit le prix à payer pour obtenir une pomme, selon les curieuses règles d’un jeu sexuel familial. Et les punitions, à genoux sur un manche à balai, deux boîtes de conserve dans les mains. Si l’un d’eux avait le malheur de s‘endormir pendant qu’il était au coin, il était réveillé par une taloche monumentale. « Les grands s’amusaient à nous jeter contre les murs. »

Enfance volée

On est dans l’épouvantable, le sordide au dernier degré, et même les estomacs bien accrochés des magistrats sont mis à rude épreuve. Sur le banc des prévenus, il y a le père, laconique et maladroit quand on en vient à l’éducation qu’il prodiguait à sa progéniture :
« Il est arrivé que je le pousse dans un fauteuil, il se faisait mal, mais c‘était pour jouer ! », explique t-il benoîtement.

La mère, elle, est la plus acharnée à nier : « C’est rien que des conneries ! », siffle t-elle en coulant un long regard hostile à l’avocat de ses propres enfants. Elle admet très difficilement certaines punitions, mais explique qu’ « il n‘y a que comme ça qu[’elle] les calmai[t] ». Sous la pression, elle aussi commet quelques impairs, comme quand elle reconnaît avoir donné des fessées. « Mais je ne laissais pas de traces. »

L’oncle, lui, est le mieux disposé à répondre aux questions des juges. La punition du balai et des conserves, il est le seul à l’assumer, expliquant qu’il subissait lui-même ce châtiment dans sa jeunesse et que c’était le moyen le plus sûr d’occuper les mains de ces gosses turbulents.

La tante, qui après avoir accusé sa sœur et son beau-frère au cours de la longue enquête, s’est désormais ravisée et consacre son audition à les couvrir, plutôt maladroitement. Ces quatre-là sont prévenus d’agressions sexuelles, de violences habituelles et de corruption de mineurs sur quatre enfants, entre décembre 2007 et décembre 2008 à Gravelines. Le dernier, un grand échalas endormi, n‘est poursuivi que pour la corruptions de mineurs…

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