Suisse : L’UDC contre la levée de l’inceste

29 décembre 2010 par UDC Valais romand
Les Femmes UDC Suisse viennent de communiquer dans les termes suivants qu’elles s’opposent à la levée de l’inceste : Le Conseil entend supprimer l’interdiction de l’inceste dans l’art. 213 CPS.
Il l’annonce dans sa procédure de consultation sur l’harmonisation des peines. Les rapports sexuels pratiqués d’un commun accord frères et sœurs ainsi qu’entre un parent et son enfant ne seraient ainsi plus punissables. Le Conseil fédéral motive cette proposition par le faible nombre de cas dénoncés ainsi que par le fait que des personnes consanguines, qui appartiennent génétiquement à des groupes à risques en termes de maladies héréditaires, ont également le droit de procréer.
Pour les femmes UDC, le raisonnement du Conseil fédéral est inacceptable et traduit une attitude inhumaine.
L’inceste n’est accepté chez nous ni socialement, ni culturellement. Bien au contraire, cet acte est banni de notre société. Les couches de la société, qui l’ont pratiqué activement, se sont elles-mêmes éliminées à court ou à moyen terme.
L’interdiction de l’inceste dans le Code pénal a un effet préventif. La lever, c’est donner un faux signal.
Les enfants sont toujours dans une situation de dépendance par rapport à leurs parents. Entre frères et sœurs, le besoin d’exercer son pouvoir peut s’ajouter à la dépendance. On ne saurait donc dans ces conditions parler d’actes sexuels pratiqués d’un commun accord entre adultes consanguins.

Voilà des raisons suffisantes, aux yeux des Femmes UDC, pour maintenir l’interdiction de l’inceste dans le code pénal.
Quant au groupe UDC, par l’intermédiaire de François Pellouchoud, député suppléant de Fully, il a déposé le 17 décembre 2010 la résolution suivante : Depuis des temps immémoriaux, l’acte sexuel entre personnes d’une même famille est désapprouvé par l’immense majorité des sociétés. Tolérer l’inceste revient à remettre en cause une règle sociale universellement acceptée. La volonté de dépénaliser l’inceste est perçue par l’immense majorité des individus comme une offense à l’humanité, allant à l’encontre des instincts les plus élémentaires dont la nature a doté les hommes. Considérant – que l’inceste est un acte abject et contraire aux mœurs de notre société ;
– que l’inceste n’est acceptable que pour des individus et une société à la dérive ;
– que la famille constitue un pilier fondamental de notre société auquel l’inceste porte directement atteinte ;

– que l’interdiction de l’inceste vise à éviter la naissance d’enfants porteurs de maladies génétiques ;
– que l’inceste, même entre adultes, engendre des conséquences d’ordre psychique sur les individus ;

– que l’avant-projet des peines du Conseil fédéral prévoit l’abrogation de l’art. 213 du code pénal suisse (Inceste) ;

– que le sentiment général de la population va en l’encontre d’une quelconque légalisation de l’inceste,
Nous demandons au Conseil d’Etat d’intervenir auprès des instances fédérales pour que celles-ci n’abrogent pas l’article 213 CPS réprimant l’inceste.

Les aveux de François Houtart : Comment va la victime de ces "attouchements" par inceste ?

mercredi 29 décembre 2010
Voici la lettre que le « chanoine rouge » nous a adressée, nous confessant qu’il avait abusé sexuellement d’un cousin, mineur, il y a 40 ans.
Par Ricardo Gutiérrez
« Le message de ma cousine était un rappel que seul je pouvais comprendre. Il y a environ 40 ans, rentrant d’une conférence dans le sud du pays, je fus invité par ses parents, aujourd’hui décédés, à loger chez eux, dans la région de Liège. En traversant la chambre d’un des garçons de la famille, j’ai en effet touché ses parties intimes à deux reprises, ce qui l’a réveillé et effrayé. Ce fut évidemment un acte inconsidéré et irresponsable. »

« Dans les jours qui suivirent, j’eus des contacts avec mes cousins, ses parents, respectivement à Louvain et à Liège. Pour une part, j’étais préoccupé des conséquences pour leur fils. C’est alors qu’ils me dirent qu’il avait été vu par un psychologue. Par ailleurs, cet événement m’avait aussi bouleversé personnellement, car j’étais conscient de la contradiction que cela signifiait avec ma foi chrétienne et ma fonction de prêtre, auxquelles j’étais profondément attaché. Je leur dis que j’étais prêt à renoncer à l’exercice du sacerdoce et d’assumer toutes les conséquences. Je n’ai donc jamais pensé, ni affirmé, que c’était une situation normale ni ordinaire. »

« Ils me proposèrent alors de consulter un professeur du grand séminaire de Liège, prêtre et psychologue. Celui-ci me conseilla de rester dans le sacerdoce et de me concentrer sur les tâches universitaires en sociologie des religions. J’avais alors le choix entre le travail purement académique dans le domaine ou une tâche en liaison avec l’engagement social. En vertu des problèmes existant surtout dans le tiers-monde et que j’avais pu côtoyer, c’est la deuxième option que j’ai choisie. Je l’ai menée de toutes mes forces au cours de ces quarante années, je crois pouvoir le dire, sans désir de protagonisme personnel, mais sur la base d’une conviction profonde, à la fois sociale et religieuse. »

« J’ai toujours été fort reconnaissant de l’attitude de pardon de mes cousins, qui me permit de continuer cet engagement. Dans une conversation récente avec celle de leurs filles qui avait pris le contact, celle-ci me rappela que, pour ses parents et sa famille, pardon ne signifiait pas absence de souffrance, ce que je reconnus, en demandant que sa génération puisse aussi accepter ma demande de pardon. »

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