Bachelot juge la campagne anti-tabac polémique « inappropriée »
Par Amélie GAUTIER, le 23 février 2010
L’affiche de l’association les Droits des non-fumeurs compare l’addiction à la cigarette à une fellation. Pourquoi ? Pour montrer que le tabac est une soumission. L’initiative dérange.
DNF sur LCI Radio : « Pas question de retirer notre campagne »
DNF sur LCI Radio : « Pas question de retirer notre campagne »
« Cette suggestion me semble intolérable On peut choquer sur le tabac, cela ne me dérange pas, mais il y a d’autres campagnes à faire que cela ». Indignée, comme d’autres associations, la secrétaire d’Etat à la Famille va demander, « au titre de l’outrage public à la pudeur », l’interdiction de la nouvelle campagne de l’association Droits des non-fumeurs, qui milite depuis plus de 35 ans contre le tabagisme. La ministre de la Santé, l’a, elle, jugée inappropriée. « D’un côté, évidemment, j’approuve tout ce qui dénonce la manipulation des jeunes consommateurs par les fabricants de tabac », a souligné Roselyne Bachelot sur RTL.
Concoctée par l’agence BDDP&Fils, cette campagne se décline en trois clichés identiques et mettant chacun en scène trois adolescents. Agenouillée à hauteur de la ceinture du monsieur, cigarette aux lèvres, l’adolescent le regarde. Son teint est pâle, ses yeux résignés. Lui, un adulte en costume, est debout, dominant, sa grosse main fermement posée sur la tête du jeune. Des adolescents ou de jeunes adultes (à vous de juger) mimant une fellation, la clope remplaçant le pénis… La provocation est entièrement assumée. La légende : « Fumer, c’est être l’esclave du tabac ».
« Une suggestion intolérable »
« Oui, c’est cru. Oui, c’est osé », reconnaît Gérard Audureau, le président de cette association. Mais le public visé par cette campagne est celui de grands ados, une population où le tabagisme est en augmentation. Ils sont insensibles aux arguments de la santé parce qu’ils se croient immortels. Alors, il fallait les interpeller. Selon l’Office français de prévention du tabagisme entre 2004-2007 et 2008-2009, le taux de fumeurs quotidiens a augmenté de 14 à 18% à 16 ans, de 20 à 22% à 17 ans. Objectif de la campagne : faire comprendre à ces jeunes que fumer n’est pas s’affranchir de l’autorité mais est au contraire un signe de soumission et de naïveté. « Le personnage au dessus de l’adolescent représente l’esprit du tabac, explique Gérard Audureau. Les jeunes, eux, sont représentés dans cette soumission, cette dépendance ». Et comme, selon BDDP&Fils, la fellation symbolise la soumission dans l’imagerie collective…
« Il y a d’autres moyens pour expliquer aux jeunes que la cigarette rend dépendant, au moment où on lutte contre la pédopornographie », a expliqué mardi Nadine Morano au micro de RMC. Car en montrant une fellation, elle représente ni plus ni moins la soumission sexuelle, estiment certains. « C’est cruel et déplacé, s’indigne Enfance et Partage. A-t-on pensé aux victimes de sévices sexuels face à cette affiche ? ». Martine Brousse, présidente de La Voix de l’enfant, dénonce une campagne « scandaleuse et irresponsable » : « quand on se bat contre la pédophilie et les abus sexuels, voir deux ados sur les genoux face à un homme est insupportable ». Même insurrection du côté des féministes : « A ma connaissance, pratiquer une fellation ne provoque pas le cancer », ironise dans Le Parisien, Antoinette Fouque, co-fondatrice du Mouvement de libération de la femme. « C’est un abominable retour en arrière de tout ce qu’on a fait depuis 40 ans », estime la militante féministe Florence Montreynaud, pour qui « la meilleure des fins ne justifie pas des moyens indignes ». « Le tabac est une drogue, la violence sexuelle un crime, aggravé si la victime de l’adulte est une ou un jeune. Rapprocher deux maux ne produit aucun bien ».
« Avant, on se faisait traiter de censeurs »
Dernière réaction en date, celle des buralistes et cigarettiers. « Et tous les salariés des cigarettiers, et les 29.000 buralistes, est-ce que ce sont potentiellement des pédophiles et des violeurs? », s’est interrogé auprès de l’AFP, Yves Trévilly, porte-parole de la filiale française de British American Tobacco. Il rappelle que le tabac est un produit vendu légalement, sous monopole d’Etat. « Et que pense Roselyne Bachelot (la ministre de la Santé, ndlr) de l’utilisation des subventions versées à une association qui se permet de laisser penser que l’Etat participe aussi à ces actes de viols ou de pédophilie? », a-t-il encore questionné.
Face à ce tollé, Gérard Audureau reste droit dans ses bottes. « Quand notre association des Droits des non-fumeurs appelait au respect de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, on se faisait traiter de censeurs », remarque-t-il.
Concoctée par l’agence BDDP&Fils, cette campagne se décline en trois clichés identiques et mettant chacun en scène trois adolescents. Agenouillée à hauteur de la ceinture du monsieur, cigarette aux lèvres, l’adolescent le regarde. Son teint est pâle, ses yeux résignés. Lui, un adulte en costume, est debout, dominant, sa grosse main fermement posée sur la tête du jeune. Des adolescents ou de jeunes adultes (à vous de juger) mimant une fellation, la clope remplaçant le pénis… La provocation est entièrement assumée. La légende : « Fumer, c’est être l’esclave du tabac ».
« Une suggestion intolérable »
« Oui, c’est cru. Oui, c’est osé », reconnaît Gérard Audureau, le président de cette association. Mais le public visé par cette campagne est celui de grands ados, une population où le tabagisme est en augmentation. Ils sont insensibles aux arguments de la santé parce qu’ils se croient immortels. Alors, il fallait les interpeller. Selon l’Office français de prévention du tabagisme entre 2004-2007 et 2008-2009, le taux de fumeurs quotidiens a augmenté de 14 à 18% à 16 ans, de 20 à 22% à 17 ans. Objectif de la campagne : faire comprendre à ces jeunes que fumer n’est pas s’affranchir de l’autorité mais est au contraire un signe de soumission et de naïveté. « Le personnage au dessus de l’adolescent représente l’esprit du tabac, explique Gérard Audureau. Les jeunes, eux, sont représentés dans cette soumission, cette dépendance ». Et comme, selon BDDP&Fils, la fellation symbolise la soumission dans l’imagerie collective…
« Il y a d’autres moyens pour expliquer aux jeunes que la cigarette rend dépendant, au moment où on lutte contre la pédopornographie », a expliqué mardi Nadine Morano au micro de RMC. Car en montrant une fellation, elle représente ni plus ni moins la soumission sexuelle, estiment certains. « C’est cruel et déplacé, s’indigne Enfance et Partage. A-t-on pensé aux victimes de sévices sexuels face à cette affiche ? ». Martine Brousse, présidente de La Voix de l’enfant, dénonce une campagne « scandaleuse et irresponsable » : « quand on se bat contre la pédophilie et les abus sexuels, voir deux ados sur les genoux face à un homme est insupportable ». Même insurrection du côté des féministes : « A ma connaissance, pratiquer une fellation ne provoque pas le cancer », ironise dans Le Parisien, Antoinette Fouque, co-fondatrice du Mouvement de libération de la femme. « C’est un abominable retour en arrière de tout ce qu’on a fait depuis 40 ans », estime la militante féministe Florence Montreynaud, pour qui « la meilleure des fins ne justifie pas des moyens indignes ». « Le tabac est une drogue, la violence sexuelle un crime, aggravé si la victime de l’adulte est une ou un jeune. Rapprocher deux maux ne produit aucun bien ».
« Avant, on se faisait traiter de censeurs »
Dernière réaction en date, celle des buralistes et cigarettiers. « Et tous les salariés des cigarettiers, et les 29.000 buralistes, est-ce que ce sont potentiellement des pédophiles et des violeurs? », s’est interrogé auprès de l’AFP, Yves Trévilly, porte-parole de la filiale française de British American Tobacco. Il rappelle que le tabac est un produit vendu légalement, sous monopole d’Etat. « Et que pense Roselyne Bachelot (la ministre de la Santé, ndlr) de l’utilisation des subventions versées à une association qui se permet de laisser penser que l’Etat participe aussi à ces actes de viols ou de pédophilie? », a-t-il encore questionné.
Face à ce tollé, Gérard Audureau reste droit dans ses bottes. « Quand notre association des Droits des non-fumeurs appelait au respect de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, on se faisait traiter de censeurs », remarque-t-il.
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Une réflexion au sujet de « Campagne anti-tabac : la pipe de mauvais goût »
j’ai trouvé cette pub très choquante et irrespectueuse des victimes d’agressions sexuelles !!…
Les publicitaires n’ont vraiment AUCUN RESPECT de ceux qui souffrent ou ont souffert de cette façon là !!….
Anonymous