1. Brigitte Bonnaffé
Psychologue, qui a expertisé les enfants Delay en juin 2004, en urgence et pendant le procès de Saint-Omer. Car les autres experts ont été tellement attaqués que le tribunal a mandaté de nouveaux experts au dernier moment.
Elle expliquait surtout qu’il faut sortir les enfants de leur statut de victime, “ne pas les enfermer là dedans”. En somme, elle reprend le même discours que son collègue Jean-Luc Viaux la veille.
Elle a bien insisté sur les aspects positifs des témoignages des enfants, par exemple quand Chérif (14 ans au moment de cet examen) dit qu’il aimait bien regarder les dessins animés avec Thierry Delay, quand “Jonathan dit que sa mère était gentille et lui achetait des jouets”, quand Dylan “se souvient des pommes que son père faisait cuire avec du sucre” ou encore quand Dimitri “parle de moments privilégiés avec son père”. On est presque dans un épisode de “La petite maison dans la prairie”.
Le même Chérif lui aurait même dit “qu’il a mis en cause des accusés uniquement pour coller au discours de sa mère”, a-t-elle expliqué. Quant à Jonathan, il lui aurait déclaré “qu’il a pu tenir des propos erronés et que ça le rend malheureux”, a déclaré la psychologue.
Elle a aussi expliqué que Dimitri a parlé d’argent que sa mère recevait “quand quelqu’un le violait”, des sommes de 400F, que Jonathan et Dylan ont parlé de la présence d’autres personnes que leurs parents. Jonathan ne savait pas dire de qui il s’agissait, mais Dylan a désigné “de manière précise” un des acquittés.
Brigitte Bonnaffé évoque aussi quelques-uns des traumatismes des enfants, notamment que Jonathan n’a acquis la position assise qu’à 14 mois, après être né prématuré, ou la “terreur” de Dylan (8 ans) à l’idée que ses parents sortent un jour de prison.
Mais pour cette experte, concernant Dylan elle estime que “on voit qu’il peut exister une confusion entre le réel et l’imaginaire”.
Chérif lui aurait dit que Marécaux “n’a rien à faire là” (au tribunal), mais le taxi Martel et Karine Duchochois non plus.
Dimitri lui a aussi dit, d’après son rapport : “j’ai pas vu Roselyne taper mais j’ai dit ça parce que Dupond-Moretti m’emmerdait.” Mais elle explique que c’est la première audition qui est la plus importante, et que quand elle “rencontre ces enfants, la parole est polluée par différents paramètres”.
Elle précise aussi que “aucun des quatre enfants ne m’a jamais parlé de monsieur Daniel Legrand” alors qu’ils ont cité selon elle “une palette assez large de noms”. Mais était-ce bien leur état d’esprit à ce moment que de répéter encore une fois leurs accusations, alors qu’ils étaient en train de passer sur le grille à Saint-Omer?
Brigitte Bonnaffé termine avec cette “confusion” dans les souvenirs des enfants à cause de la couverture médiatique, notamment. Pourtant, on pourrait aussi estimer que la confusion serait surtout due au fait qu’ils ont été traités de menteurs par la presse et par les avocats, ce qui pousserait davantage au déni qu’à l’affabulation.
“Même avant le procès, les enfants Delay étaient submergés par les informations”, a estimé cette experte.
Avec l’aide de l’avocat général, toujours présent pour défendre l’acquittement de Daniel Legrand, Mme Bonnaffé explique que le discours des enfants quand ils dénoncent leurs parents est assez précis, ce qui n’est pas le cas, selon elle, quand ils parlent d’autres protagonistes.
Selon elle, les enfants auraient “bouché les trous” dans leurs souvenirs avec ce qu’ils ont vu ou entendu de l’affaire. “C’est très difficile de savoir ce qu’ils ont ressenti et ce qu’ils se sont approprié pour comprendre”, affirme Mme Bonnaffé.
L’avocat général revient à la charge, et demande “comment aider” les frères Delay “alors qu’il baignent dans un environnement où on leur dit sans cesse “vous êtes victimes de bien d’autres choses” ?”
Tout le monde a compris que cette “question” était surtout destinée à répéter l’argument de la défense comme quoi les “complotistes” autour des frères Delay leur auraient monté la tête dans un but obscur. En réalité, personne dans leur entourage ne leur a jamais dit cela, c’est une pure supposition que de l’affirmer.
Mais comme cela a été dit lors de ce procès, ces quatre enfants se sont retrouvés complètement seuls et en souffrance, et il a fallu les aider. Et les aider, cela passe par reconnaitre qu’ils sont victimes et pas des menteurs comme cela a été rabâché durant des années, en fait depuis 2004, plus de dix ans.
Cela, la défense et l’avocat général le nient, mais ils ne peuvent rien prouver de ce qu’ils avancent et pour cause : c’est faux. Mais, ce procès est basé sur une succession de mensonges répétés avec force par le club des 6.
Mais le pire, c’est que Mme Bonnaffé va complètement dans le sens de l’avocat général, alors qu’elle ne connait personne parmi ceux qu’elle vise, et qu’elle n’est pas en contact avec les enfants. Là aussi, on a le choix entre la supposition et le mensonge éhonté : “Ces enfants auraient besoin qu’on leur injecte du bon et non pas ces d’horreurs qu’on leur injecte depuis des années”, a-t-elle asséné en fin d’audition.
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