Outreau – Procès de Rennes – Vendredi 22 mai 2015 – Tweets de la salle d’audience

L’audience va reprendre pour la dernière journée de la première semaine de procès.

L’audience a repris. La cour lit un rapport médico-légal concernant Dimitri Delay

Ce matin, on entend des membres du conseil général. Le président doit aussi lire les expertises de ceux qui ne viendront pas.

Les trois experts dont le président lit le rapport ne constatent pas de lésions importantes sur Dimitri.

Les experts concluent sur Dimitri Delay : « on ne peut exclure que l’enfant ait été sodomisé par le passé ».

Ils concluent sur Dimitri : « on ne peut exclure que l’enfant ait été sodomisé par le passé ». Les faits dénoncés remontent à un an.

Mêmes conclusions pour Cherif Delay. Traces compatibles aves les déclarations des enfants.

Conclusions similaires des trois experts sur Jonathan et Dylan. Tous 2 ont été hospitalisés plusieurs fois pour diarrhées aiguës.

Quant à Jonathan et Dylan Delay, ils ont été hospitalisés plusieurs fois pour des diarrhées aigües

L’hypotonie du sphincter anal constatée chez les 4 enfants et notamment chez Jonathan est compatible avec leurs déclarations

Pour suivre l’audience en référé sur l’expulsion du squat de à Rennes, follow

A la barre, maintenant, Me Joly, référente au Conseil Général des assistantes familiales qui ont accueilli les enfants Delay

La cour entend maintenant Sabine Joly, assistante sociale et référente des familles d’accueil des enfants Delay.

Sabine Joly (assistante sociale) rencontre Chérif en 1995, placé sur demande de sa mère après des faits de violence de T. Delay

Chérif a été placé en 1995 à la demande de sa mère, qui dénonçait des violences du père, et Dimitri, Jonathan et Dylan en 2000

Enfants très perturbés à chaque fois qu’ils rentrent de chez leurs parents. Entre février et septembre 2000, multiples notes du Conseil Général au juge des enfants

Sabine Joly (assistante sociale) : « à chaque incident, notre rôle de référent était d’en faire part au juge des enfants. »

Sabine Joly : « après les vacances de Toussaint 2000, vient le premier signalement. » L’école alerte sur le comportement de Dimitri

En nov 2000, premières révélations d’abus sexuels,à partir du comportement de Dimitri, qui se met un crayon dans le derrière à l’école

Sabine Joly (assistante sociale) : « Myriam Badaoui était extrêmement curieuse sur sa façon de procéder. »

Sabine Joly : M. Badaoui « pouvait nous dire que ses enfants étaient en danger puis remuer ciel et terre pour qu’ils rentrent. »

Attitude « curieuse » de Badaoui : « elle pouvait nous dire que ses enfants étaient en danger puis remuer ciel et terre pour qu’ils reviennent »

Sabine Joly : « j’étais très présente pour aider les assistantes familiales. Elles avaient besoin de beaucoup de soutien. »

Sabine Joly : « on se réunissait avec les familles d’accueil pour croiser nos regards. On était amenés à se voir régulièrement »

Me Joly : « on a eu le souci de transmettre tout ce que les enfants nous disaient, ce n’était pas à nous de faire le tri »

Sur Badaoui vis-à-vis de Dimitri : « manifestations excessives d’amour et quelques jours après elle ne voulait plus en entendre parler »

Me Joly sur Badoui : « Elle avait l’art de semer le trouble, je ne l’ai pas souvent sentie sincère. »

Me Joly : « pour moi les enfants étaient honnêtes dans ce qu’ils disaient, même s’ils étaient très jeunes » à l’époque

Selon me Joly, une enquête interne au Conseil général « n’a pas remis en cause la façon dont on a travaillé. »

Le président relit la déclaration de Jonathan où il accuse Daniel Legrand père du meurtre d’une fillette.

Sabine Joly : « Jonathan avait six ans, c’était un tout petit garçon. On avait l’impression qu’il revivait les choses. »

Sabine Joly : « même quand ça nous semblait abracadabrant, c’était pas notre rôle de dire « c’est vrai ou c’est pas vrai ». »

Sabine Joly : « c’était compliqué à l’école. Même si Chérif était très intelligent, il n’arrivait pas à apprendre à lire. »

Sabine Joly : « dans les familles d’accueil, même si elles tenaient bon, c’était très compliqué parce qu’ils étaient très perturbés »

Sabine Joly : « ce qui m’a le plus frappé chez Myriam Badaoui c’est cette capacité à changer d’attitude d’un instant à l’autre. »

Sabine Joly : « Par rapport à Chérif elle était dans ses sentiments excessifs d’amour puis après ne voulait plus en entendre parler »

Sabine Joly : « Myriam Badaoui avait l’art de semer le trouble par cette attitude ambivalente. Je ne l’ai pas sentie sincère. »

S. Joly : ils étaient honnêtes dans ce qu’ils disaient. Après qu’ils ne soient pas toujours précis ou exacts, ça peut se comprendre

Me Reviron (parties civiles) : « avez fait quelque chose pour les préparer au procès de St-Omer ? » 1/2

Sabine Joly : « les choses ont été organisées pour qu’ils puissent participer mais ils n’ont pas été préparés particulièrement. » 2/2

Me Reviron : « Et après le procès ? Comment est-ce qu’on leur a expliqué ce qui s’était passé ? » 1/2

Sabine Joly : « on a mis des mots, après, on n’a pas pu tout leur expliquer. Ils ont continué à être suivis par des psy. » 2/2

Après les procès, Chérif et Jonathan ont été en famille d’accueil puis en foyer en Belgique jusqu’à leur 18 ans. Pas de suivi après

– Me Forster : Avez-vous le sentiment que les enfants ont été protégés ?
– Sabine Joly : On a fait tout ce qui était en notre pouvoir.

Me Forster : « Avez vous eu la certitude que les enfants ont été suffisamment protégés ? On a fait tout ce qui était en notre pouvoir »

– Me Forster : ils ont été assez écoutés ?
– Sabine Joly : ils ont été assez écoutés et ils ont parlé quand ils ont pu le faire.

Sabine Joly : « Chérif était en souffrance extrême de ne pas avoir de place chez lui. C’était terrible d’être un enfant placé. »

Sabine Joly : « quand les familles d’accueil se rencontrent, ça permet que les enfants aient la sensation d’être encore une famille »

Les avocats de la défense interrogent l’assistante sociale sur la « contamination » des déclarations des enfants.

Les assistantes familiales des enfants Delay et les enfants Delay eux-mêmes avaient alors l’occasion de se voir.

L’assistante sociale refuse de répondre sur la cohérence des dires des enfants. Son rôle n’était que de transmettre, dit-elle.

Me Joly était avec Dimitri et Jonathan lorsqu’ils avaient été conduits en Belgique pour reconnaître un lieu supposé d’agressions

Me Joly : « Les enfants étaient très déterminés là encore à dire qu’ils avaient vécu quelque chose dans une maison près d’un parc de jeux »

Me Delarue » : « n’étiez-vous pas inquiète par l’inflation d’agresseurs éventuels ? »

– Me Joly : « ça ne nous appartient pas de nous interroger ».
– « Eh bien comme ça on est rassuré », ironise l’avocat de Legrand

Courte suspension d’audience. Le planning est serré avec la visioconférence de l’huissier à 13h45 et du juge Burgaud à 15h

La défense réclame une suspension d’audience. Le président est inquiet pour le planning : 2 témoins sont encore attendus ce matin

L’audience est suspendue quelques minutes.

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Daniel Legrand, violeur, victime ou totalement étranger à l’affaire ? >

L’audience reprend avec l’audition d’Henri Villeneuve, chef de service éducatif du conseil général.

L’audience reprend avec l’audition d’Henri Villeneuve, chef du service éducatif du conseil général du Pas-de-Calais

Malheureusement Henri Villeneuve a une voix très très basse. On entend à peine sa déposition.

Henri Villeneuve : « Chérif Delay était fréquemment cité dans nos réunions de service par rapport à son comportement. »

Henri Villeneuve : « il y avait une sorte de racisme de la part du beau-père à l’encontre de Cherif. »

Henri Villeneuve : « lorsqu’une fratrie est confiée, on essaie que les liens entre les enfants soient le + fréquent »

– Me Reviron (parties civiles) : est-ce que les enfants d’ étaient différents ?
– Henri Villeneuve : je n’ai jamais remarqué cela.

Me Forster : « si un enfant est susceptible de subir des traumatismes sexuels, il n’y a pas urgence à intervenir ? »

Henri Villeneuve : « dans tous les documents et réunions, jamais il n’a été soupçonné qu’il pouvait être victime de sévices sexuels »

En 1995, Myriam Badaoui réclame le placement de Chérif « jusqu’à ses 12 ans au moins pour qu’il soit plus grand et qu’il comprenne »

Myriam Badaoui veut placer Chérif, fils d’un 1er mariage « pour retrouver une vie normale et sans histoire »

La cour entend maintenant Eric Tamion, juge pour enfants.

Eric Tamion, juge des enfants est celui qui a prolongé le placement de Dimitri, Jonathan et Dylan après quelques mois.

Quelques semaines après la prolongation de leur placement, les enfants Delay vont commencer à parler.

Le juge des enfants reçoit alors des rapports sur ces sévices sexuels. Il demande la suspension des visites à leurs parents.

Après que les enfants ont commencé à parler, leurs parents demandent à les voir à Noël. Les droits de visite sont alors suspendus

Après leurs déclarations, le juge des enfants va entendre les fils Delay. Puis leurs parents (déjà incarcérés). Séparément.

Eric Tamion : « quand on entend des enfants, on essaie de déculpabiliser le poids qu’ils peuvent avoir d’avoir révéler ces faits »

Me Reviron revient sur la lettre aux Delay dans lequel le juge des enfants les prévient de la suspension de leur droit de visite.

Le juge des enfants est alors obligé d’expliquer cette décision de suspension du droit de visite.

C’est ainsi que les parents Delay apprennent que leurs enfants les accusent. Ils vont même appeler le commissariat de Boulogne.

Mais les parents Delay ne seront placés en garde à vue que plusieurs semaines après. Idem pour la perquisition à leur domicile.

Me Reviron (parties civiles) explique donc que les parents Delay ont eu le temps de faire disparaître des preuves (vidéos etc.)

Le président : « on a bien compris que la chronologie est dramatique. »

Le président à Daniel Legrand : « est-ce que vous avez une cousine, une nièce ou autre qui se prénomme Priscilla ? »

Daniel Legrand répond par la négative. Le président appelle alors sa mère pour lui poser la même question. Toujours non.

Myriam Badaoui aurait ainsi évoqué une « Priscilla » devant le juge des enfants.

L’audience est suspendue jusqu’à 13h45. On attendra alors le greffier du juge Burgaud, puis le juge lui-même.

Témoignage du taxi Martel qui a pris Legrand en taxi à Outreau en bonne compagnie

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Outreau – Procès de Rennes – Jeudi 21 mai 2015 – Audition de Chérif Delay – Tweets de la salle d’audience

Il est 19 heures

L’audience reprend. On va entendre Cherif, aîné des enfants Delay et 2e à s’exprimer.

L’audience reprend. Chérif Delay, 25 ans, barbe apparente, jogging Adidas blanc et bleu, s’avance à la barre

Cherif Delay, 25 ans, s’avance à la barre en survêtement blanc aux bandes bleues.

Cherif Delay : « je voudrais dire devant vous ma difficulté à parler. Par rapport au stress et à des souvenirs qui sont lointains »

Cherif Delay : « ma mère s’est remariée à un homme que je ne veux pas citer aujourd’hui parce que je ne sais pas c’est qui. »

Rappelons que Chérif est le fils aîné de Myriam Badaoui mais pas de Thierry Delay qui l’a adopté par la suite.

A la barre, Chérif Delay revient sur le début des sévices, il reçoit une cassette porno à Noël. Il a alors 6 ans.

Chérif : « les faits ont commencé quand j’avais 5 ans, je rêvais comme touts le monde de dessins animés, de jeu et j’ai eu des cassettes porno »

Chérif Delay : « quand le film a été fini, il m’a forcé à faire exactement les mêmes positions. A quatre pattes, attaché. »

Chérif : « Après, mon beau-père m’a forcé à faire tout ce qui se passait dans le film et j’ai été forcé de coucher avec ma propre mère »

Chérif en larmes à la barre dénonce Thierry Delay : « J’ai été forcé à prendre son sexe dans la bouche. J’ai recraché, j’ai vomi »

Chérif Delay : « j’étais exclu de la fratrie à cette époque. Parce que j’avais pas la même couleur. J’étais un bougnoule »

Sur les faits : « J’ai beaucoup de flashs, de mélanges par rapport à l’ancienneté des faits. »

Chérif Delay au sujet de Daniel Legrand : « cette personne qui est là aujourd’hui je la reconnais. »

« J’ai du mal à avaler comment se sont passés ces procès, aujourd’hui c’est plus la même ambiance, tout le monde ne fait pas ce qu’il veut »

« Là j’ai droit à la parole, je vous en remercie car ça me fait du bien. »

Le président interroge Chérif Delay sur ses auditions où il désigne la fille aînée de Thierry Delay Emeline comme victime.

Emeline, elle, a toujours affirmé qu’elle n’avait pas été victime. Elle n’a pas non plus été reconnue comme telle par les experts

Chérif sur Daniel Legrand : « cette personne, qui est présente aujourd’hui, je la reconnais mais en tant que victime »

Chérif Delay affirme reconnaître Daniel Legrand fils « en tant que victime » : il a été victime de mon beau-père, comme nous.

« De qui » l’interroge le président ? « De mon beau-père », répond Chérif. Il cite aussi un des acquittés

Président : vous dites aussi que son père était là. Qu’est-ce qui vous permet d’être certain ?
– Chérif Delay : il l’appelait Papa

Chérif dit que le père de Daniel Legrand était là car l’accusé l’appelait « papa ».

Le président relit une déposition de Chérif : « Daniel Legrand c’est un grand ami de mon père, il venait le soir pour discuter »

Suite de la déposition de Chérif : « une fois il était saoul, il m’a frappé. Il ne m’a pas fait de manières. »

Le président revient sur les dépositions de Chérif Delay où il met en cause ni Daniel Legrand, ni l’abbé Wiel.

Cherif Delay raconte une partouze dans sa chambre à laquelle il est obligé de participer. Daniel Legrand fils est là aussi dit-il.

Chérif évoque « une scène » dans sa chambre, une « partouze » avec des adultes hommes, avec lui, Dimitri et Daniel Legrand comme mineurs abusés

Président : « vous comprenez qu’on puisse s’étonner que vous racontiez cette scène alors que vous ne l’avez jamais fait avant ? »

Le président s’étonne : « Vous n’avez jamais évoqué ni mis en cause Daniel Legrand fils avant, ni en agresseur ni en victime. »

Président : « au 1er procès, avez-vous reconnu Daniel Legrand père et fils ? » Chérif Delay : « Non, j’étais déstabilisé ».

Chérif reconnaît ne pas avoir reconnu Daniel Legrand père ou fils au procès de Saint-Omer en 2004.

– Chérif : J’étais complètent déstabilisé
– Le président : Par quoi ?
– Par l’environnement du procès

– Président : « et au procès en appel à Paris ? »
– Cherif Delay : « je ne les ai pas regardés »

Au procès à Paris en 2005, Chérif n’a pas non plus reconnu Daniel Legrand père et fils, sur photo cette fois-ci.

Chérif Delay : Après les procès « j’étais dans le déni. Pendant un moment, je refusais de dire qu’il s’était passé quelque chose »

Chérif Delay : « Après , j’étais fatigué d’être traité de menteur. J’ai été en foyer, j’ai fini SDF le jour de mes 18 ans … »

Chérif : « j’en ai ras le bol, j’en peux plus, je suis fatigué de tout ça, d’être insulté de menteur sans que je puisse expliquer »

Chérif Delay : « j’ai commencé à picoler, à fumer, à provoquer la police, à devenir très violent. J’ai vécu l’incarcération. »

Après , « j’ai été en foyer, j’ai fini SDF j’ai commencé à picoler, à provoquer la police, à devenir violent, je suis allé en prison »

Chérif Delay : « j’ai envie de me venger régler mes comptes mais je ne le ferai pas. J’ai décidé d’accepter que j’ai besoin de soins »

« Après je suis sorti et parti en Afrique pendant 3 ans. Ce sont ces trois ans là qui ont marqué ma vie, être parti de ce pays, de tout ça »

« Vous ne vouliez plus ni du statut de victime, ni de statu de menteur », résume le président.
– Chérif acquiesce

Chérif : « Aujourd’hui, je suis encore en prison comme vous le voyez, j’ai des hauts et des bas »

Chérif Delay : « je suis devenu violent avec ma compagne. C’est pour cela que je suis incarcéré aujourd’hui. »

« Je suis devenu violent avec ma compagne, c’est pour ça que je suis incarcéré, j’ai l’impression de reproduire certaines choses de mon passé »

Chérif Delay: « avec mon ex-compagne c’était pareil. J’ai l’impression de reproduire mon passé, la violence. »

« Est-ce qu’aujourd’hui je peux dire que je suis debout ? (cf le titre de son livre). Non. » Chérif pleure à la barre.

Chérif : « Il y a tellement de choses que j’ai envie d’exprimer mais je ne le fais pas sinon je vais monter sur mes gonds »

Le président revient sur la plainte déposée par Chérif Delay en 2013 pour s’accuser du meurtre d’une petite fille en 1998.

Chérif Delay (8 ans à l’époque) aurait alors aidé son beau-père à la tuer avec une bêche, dit-il aux policiers.

Aujourd’hui, Chérif Delay ne se souvient plus de cette déposition de 2013.

Plus tard, Chérif Delay affirme aux enquêteurs qu’il veut enlever sa déposition. Le président l’invite à s’expliquer.

Sur le meurtre de la fillette (non-lieu en 2007), Chérif dit que ses médecins lui ont expliqué qu’il avait pu mélanger cauchemars et réalité

Chérif Delay à la barre : « si j’ai enlevé ma déposition c’est que c’était nécessaire. J’ai mélangé mes cauchemars avec la réalité »

Chérif Delay explique avoir vu Daniel Legrand dans des flashes : plusieurs fois en tant que victime et une fois comme agresseur

Chérif affirme avoir vu Daniel Legrand plusieurs fois comme victime et une seule fois comme auteur d' »attouchements sexuels »

Me Cormier (parties civiles) : « qu’est ce qui vous permet de faire la part des choses entre des souvenirs réels et l’imaginaire ? »

Chérif Delay : « pour moi c’est réel mais c’est tellement gros que ce n’est pas possible. »

Daniel Legrand écoute calmement dans le box

– Me Cormier : Comment êtes vous certain pour Legrand ?
– Chérif : Quand on est victime de quelque chose on s’en rappellera toute sa vie

Chérif Delay est en larmes à la barre. Son avocat Me Forster tente de le réconforter. « Je suis sous traitement » explique Chérif

Chérif Delay éclate en gros sanglots : « ça fait 10 ans que j’attends d’être considéré comme victime »

Chérif : « ça fait 10 ans bordel de merde ! 10 ans que j’attends ! » sanglote-t-il.

Chérif : « Je souhaite à personne la vie que j’ai eu »

– Me Forster (parties civiles) : « est-ce que tu accuserais quelqu’un qui n’a rien fait ? »
– Chérif Delay : « pourquoi ? »

A la barre, Chérif Delay réitère ses accusations contre Thierry Dausque, le taxi Martel, la boulangère et Daniel Legrand.

Après en avoir dédouané certains, de nouveau Chérif accuse tout le monde ou presque.

Me Monneris (parties civiles) : tu connais l’incarcération ? Chérif Delay : c’est ma maison, c’est là où je me sens le mieux

Sur son incarcération et la prison : « C’est ma maison malheureusement, c’est là où je me sens le mieux. C’est l’enfer mais c’est chez moi. »

Chérif a été condamné par le tribunal correctionnel en 2011 à 6 mois avec sursis pour avoir adressé des menaces de mort aux Lavier

Me Delarue (défense) relit une déposition de Chérif Delay où il accuse avec beaucoup de précisions une infirmière.

Chérif Delay ne se souvient pas de l’infirmière aujourd’hui. A la barre, il dit ne pas savoir si cela a réellement existé ou pas.

Selon Chérif Delay, Daniel Legrand a été violé mais pas par son propre père qui était pourtant là.

Chérif Delay explique qu’ensuite Daniel Legrand a lui-même violé une fois « après la rentrée après la coupe du monde » [de 1998]

Me Vigier à Chérif Delay : « votre souffrance elle transpire, monsieur. »

Me Vigier : « je ne suis pas d’accord avec vous mais je ne conteste pas votre souffrance. »

Fatigue, tension. Les esprits s’échauffent et les avocats des deux parties commencent à s’invectiver.

L’audience est suspendue jusqu’à demain matin 9 heures.