Livre – Niki de Saint-Phalle, la révolte à l’œuvre – Catherine Francblin

Niki-de-Saint-Phalle-CF-1-204x300Par Sylhouahe5
07/07/2015

Catherine Francblin

Aux Éditions Hazan, 2013
Niki de Saint Phalle, la révolte à l’œuvre

Il est une chose qu’il faut savoir en ce qui concerne Niki de Saint Phalle, tous ceux qui tentèrent de dissocier son œuvre et sa vie intime, et particulièrement les événements qui composèrent son enfance, en sont toujours restés comme des ronds de flan.
Niki de Saint Phalle n’a jamais intellectualisé son art pour en faire un objet de développement abstrait, bien au contraire, la vie, l’histoire sont partout présentes et sont parties constituantes de la Grande Œuvre.
Ainsi, réalité, fiction, légende, pensées, idéaux se mélangent, s’amalgament, se fondent sans jamais dévoiler ni origines ni fins. Dans une éternelle continuité d’où la fin est aussi éloignée que l’origine du nom familial.

Il était une fois donc, une jeune fille née d’une vieille famille aristocrate encore pleine de sève fière et virile. Dans cette vieille famille dont seuls les hommes fabriquaient la légende depuis les premières croisades, comment allier féminité et participation à cette légende ? Comment dépasser les préjugés anciens et devenir un individu incontournable sans passer par le « marché du mariage » lorsque l’on est femme ?

« J’ai décidé très tôt d’être une héroïne.
Qui serai-je ? George Sand ? Jeanne d’Arc ?
Un Napoléon en jupons ? Qu’importe qui je serai !
L’important était que ce fût difficile, grand, excitant ! »

Annonce-t-elle en préambule de son premier livre autobiographique TRACES. Remembering 1930 – 1949. Eine Autobiographie. (en Allemand)

A force d’écouter les histoires des hommes héros du clan de Saint Phalle, la petite Niki aurait-elle fini par s’identifier à ses ancêtres mâles ? Lorsque sa mère, estimant que ses prénoms officiels Catherine, Marie-Agnès ne lui allaient pas, la baptise « Niki » se référant à Athéna Nikè, la Victorieuse, n’a-t-elle pas malgré elle poussé sa fille vers sa destinée guerrière ?
Mais une guerre contre qui ?
Contre le poids familial sans aucun doute.

Ainsi donc ; il était une fois une petite fille qui naquit dans une vieille famille aristocrate française… d’une mère américaine fermement catholique plus ancrée encore au respect des traditions et de la bienséance apparente des choses. Violences et contradictions, mutisme et silence. Soumission et révolte sournoise. Niki nait dans les larmes de la dépression bancaire et de l’infidélité paternelle. Voulut-elle mourir à peine née ? Le cordon ombilical s’enroula deux fois autour de son cou et l’étrangla presque.
La vie et la mort seront dès lors intimement entrelacées.
Elle naquit manquant d’air, elle mourra l’air lui manquant.

« A ma naissance vous avez perdu tout votre argent dans le krach. Et cependant que vous m’attendiez, vous avez découvert la première infidélité de mon père. Je n’apportais que des ennuis. »
Ma mère.

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Procès Dominique Cottrez – 1er juillet 2015 – Me Costantino – « L’inceste c’est l’inconscient à ciel ouvert qui parle – Tweets de la salle d’audience

Et pour l’inceste imaginé : « Elle aurait voulu être aimée différemment, par son père. C’est l’inconscient à ciel ouvert qui parle »

C’est au tour de Me Costantino de plaider, pour Enfance et Partage.

audouin ‏@cocale
Au tour de Me Costantino, pour Enfance et Partage.

C’est au tour de Me Constantino pour Enfance et partage

« Une femme sur le banc des accusés ce n’est jams totalement indifférent, car une femme c’est une mère. »

« Et une mère sur le banc des accusés, ça inquiète »

audouin ‏@cocale
Me Constantino évoque le premier mouvement de compassion naturelle envers ces femmes-là, qui portent tant de souffrance.

audouin ‏@cocale
« Mais il ne faut en rester à ce seul mouvement, sinon on ne voit plus les autres victimes, les bébés », dit Me Constantino.

audouin ‏@cocale
« L’humanité, je le veux pour elle, et je la veux pour tout le monde, y compris pour ces petits » dit Me Costantino.

audouin ‏@cocale
« Juger, c’est comprendre, au sens de tout prendre. »

« Ce qui nous désarçonne c’est ce crime sans mobile apparent »

audouin ‏@cocale
« Ce qui désarçonne, c’est ce crime sans mobile apparent. C’est pour ça que l’inceste, ça nous arrangeait tous. Et elle en premier ».

audouin ‏@cocale
Il rappelle les mots du psy Yves Delannoy :
« il faut accepter aussi de ne parfois pas tout comprendre ».

« Nous sommes face à un crime un peu surréaliste. Les victimes sont des bébés qui, pour son auteur, ne sont pas vraiment des bébés »

audouin ‏@cocale
« On est dans un crime un peu surréaliste : les victimes sont des bébés qui pour l’auteur, ne sont pas vraiment des bébés »

audouin ‏@cocale
Me Costantino pense qu’il faut convier la psychanalyse pour tenter de comprendre Dominique .

audouin ‏@cocale
« Cette femme là a été dépossédée de son corps. Par sa mère, son père, son mari. »

audouin ‏@cocale
« Il y a une charge d’agressivité incroyable chez cette femme-là ».

audouin ‏@cocale
« Mais elle n’en a pas conscience. »

audouin ‏@cocale
« Son travail, ce serait de comprendre ce qui l’a mue, quelles forces inconscientes, vers qui, pourquoi ».

audouin ‏@cocale
Y a pas à dire, c’est mieux que la plaidoirie de Me Crespin.

audouin ‏@cocale
Me Constantino revient sur la « dynamique de couple » qui ne serait pas à l’œuvre dans les néonaticides.

Me Costantino souligne que dans tous les cas de néonaticide, il y a un problème de conjugalité

audouin ‏@cocale
« Il n’y a pas de dynamique de couple dans l’agir, oui. Mais à l’origine, il y a toujours une dynamique de couple ! »

audouin ‏@cocale
Me Costantino pointe comme hypothèse que ses actes expriment une agressivité inconsciente (car jamais exprimée) envers son mari.

« Quand elle dit [mon mari] savait, ça ne veut pas dire qu’il savait. Elle prend ses désirs pour des réalités. Elle voulait qu’il sache »

audouin ‏@cocale
« Quand elle dit : ‘je suis sûre qu’il savait’ (son mari)/ Elle exprime le désir inconscient qu’il sache ! »

« Elle parle avec un inconscient à ciel ouvert, il (son mari) savait, son désir inconscient c’était qu’il sache, qu’il la voie. »

« Quand elle dit ‘il savait’ ce n’est pas pour mentir, c’est pour dire ‘j’aurais aimé qu’il sache' »

audouin ‏@cocale
« Ce qu’elle veut dire en fait, c’est qu’elle aurait tellement voulu qu’il sache. »

« Quand elle dit, il savait, elle ne ment pas, c’est pour dire, j’aurais voulu qu’il sache ! »

audouin ‏@cocale
Et pour l’inceste imaginé : « Elle aurait voulu être aimée différemment, par son père. C’est l’inconscient à ciel ouvert qui parle »

Me Costantino (Enfance&Partage) ne plaide pas, il psychanalyse Dominique et son « inconscient à ciel ouvert ». Après avoir moqué les psy.

audouin ‏@cocale
C’est assez convaincant. Vive la psychanalyse 😉

Me Constantino en a fini avec sa plaidoirie. L’audience est suspendue une quinzaine de minutes. Elle reprendra avec la substitut et le proc