Laurence Rossignol : « La famille, c’est le lieu où les inégalités prennent racine »

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Laurence Rossignol : La critique était prévisible, je l’avais anticipée. Mais j’espère en tirer du positif : elle est l’occasion d’ouvrir une discussion avec celles et ceux qui la mènent. Bien sûr, ce qui a été clairement identifié, historiquement, par les féministes, c’est la famille patriarcale et sa fonction d’assignation des femmes à leur condition. Dès lors les critiques disent, par exemple : « Placer Famille et Droits des femmes entre les mains de la même ministre c’est, en creux, renvoyer les femmes au foyer. » Mais enfin, en quoi parler de famille, c’est sous-entendre qu’on veut renvoyer les femmes au foyer ?

J’irais même plus loin, je pense que la question du renvoi des femmes au foyer est marginale aujourd’hui. Les deux sujets de préoccupation principaux sont, d’une part, la précarité dans le travail – le travail à temps partiel contraint – et d’autre part le chômage spécifique des femmes. Et ce qui menace les femmes aujourd’hui, ce n’est pas tant d’être renvoyées au foyer que de devoir organiser leur vie professionnelle en fonction de leurs responsabilités familiales.

Donc, pour parler encore « en creux », le ministère de la Famille serait plutôt celui de l’Égalité professionnelle ?

La famille, l’enfance, c’est le lieu où les inégalités entre femmes et hommes prennent racine, là aussi où elles se transmettent. Ceci est nourri d’observations statistiques : 40% des femmes changent leur façon de travailler et leurs projets professionnels à la naissance d’un enfant. Seulement 6% des hommes le font.

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Enquête de l’ONRDP : Non, le violeur type n’est pas un étranger de 34 ans sans emploi

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L’enquête de l’ONRDP (l’Observatoire national de la délinquance) voudrait nous faire croire que sur les 322 violeurs parisiens (chiffres correspondant aux 10% des femmes qui portent plaintes), 52% sont étrangers et 44 % sont sans emploi.

Des chiffres allant d’autant plus à l’encontre de l’enquête de l’ENVEFF (Enquête Nationale sur les Violences Envers les Femmes en France)menée sur un échantillon de 6000 femmes.

L’agresseur est dans 86% des cas un conjoint ou ex-conjoint, un patron, un voisin, un collègue,… Donc un homme que l’on connaît et contre lequel on hésite à porter plainte.

Or, les viols commis par de parfaits inconnus seraient 5 fois plus fréquents à Paris qu’ailleurs d’après l’enquête.

Alors que la majorité des victimes de viols (ou tentatives de viols) connaissent l’agresseur et n’osent pas porter plainte, l’enquête voudrait faire croire que la majorité des viols sont commis par de parfaits inconnus et d’autant plus, par des inconnus qui ne sont pas français, jeunes et précaires.

Par conséquent, l’enquête de l’ONRDP ignore la majorité des femmes violées. Un peu léger pour en tirer de conclusions :

Pour OLF, « l‘étude ne portant que sur les plaintes reçues, elle sous-estime (…) très fortement la réalité des viols, et en particulier les liens familiaux qui existent entre victime et violeur : s’il est déjà très difficile de porter plainte, ça l’est encore davantage quand il s’agit d’un proche ».

Rappelons encore une fois que les violeurs n’ont pas d’origines ni de classes sociales spécifiques. Par contre, ce sont majoritairement des hommes que l’on connaît. Des hommes qui ont bien intégré la violence patriarcale et s’en servent contre nous, comme d’un droit de leur avoir fait un jour confiance.

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