A mon amie la porteuse d’eau

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Un porteur d’eau possédait deux cruches, chacune d’elles pendant aux extrémités d’une solide perche qu’il portait sur les épaules. L’une des cruches était fêlée, tandis que l’autre était parfaite. À la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine, tandis que la cruche sans faille accomplissait son travail à merveille. Tout se passa ainsi pendant des années. Mais la cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable de ce qu’elle considérait comme une faillite. Un jour, près du ruisseau, elle s’adressa au porteur d’eau : « J’ai honte de cette fêlure à mon côté, qui laisse fuir toute l’eau le long du chemin qui mène à votre demeure. » Le porteur dit à la cruche : « As-tu remarqué qu’il y avait des fleurs seulement de ton côté, sur le chemin ? C’est que, connaissant ta fêlure, j’ai semé des graines de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier, et chaque jour, durant tout le trajet, tu les arroses. Ainsi, depuis des années, je cueille des fleurs qui embellissent ma maison. Si tu n’avais pas été telle que tu es, jamais nous n’aurions eu toute cette beauté. »
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Autres billes sur le livre Romance nerveuse de Camille Laurens
1/ Romance nerveuse

2/ Dissociation

3/ Camille Laurens avait neuf ou dix ans
4/ La jumelle insensible

Une réflexion au sujet de « A mon amie la porteuse d’eau »

  1. Un grand merci pour ce gentil clin d’oeil qui arrive la veille de mes 70 ans.

    Ce texte a servi de support à plusieurs pps.

    encore merci.

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