7/ Saint-Omer – juin 2004 : Les enfants présumés victimes sont placés dans le box des accusés !

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Mercredi 2 juin, 9 heures

Il ne s’agit plus d’une salle d’assises telle qu’on l’a inscrite dans la configuration normale et attendue. Les accusés sont dans la salle, là où se tiennent classiquement la famille et le public. 
Ils sont habituellement encadrés par des policiers dans le « box des accusés », et leurs avocats sont devant eux. Ici, les avocats émaillent de leur robe noire l’assemblée des dix-sept accusés et les policiers sont placés dos au mur, de part et d’autre de la salle. Le dernier tiers de la salle est occupé par une centaine de journalistes.
En arc de cercle, au bout de la « nef », se tiennent le président et ses assesseurs, entourés des onze jurés. Impossible de changer cette disposition-là.
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la partie civile occupe le 
box des accusés !
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Cette nouvelle configuration bafoue les repères en les inversant. La liturgie judiciaire ne peut se dérouler normalement que dans un cadre rituel. C’est le fond commun de stabilisation psychique et de tranquillité adéquate que requiert la gravité du travail de la justice.
La portée symbolique de cette inversion des places des accusés et des victimes a été évoquée aux commissions parlementaire et judiciaire.
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Les conséquences de l’inversion des repères sur les intervenants
Cette configuration qui met les présumées Victimes dans le box des accusés ne peut que heurter la structuration fondamentale de notre pensée. l’avocat général, en tout premier lieu, trouve habituellement face à lui, dans le box prévu à cet effet, les accusés.
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Le président Monier est resté en apparence impassible. 
Concentré, il devait sans doute lutter mentalement pour 
corriger cette installation déstructurante. Les accusés ne sont 
pas à sa droite, conformément à l’usage, mais devant lui, et 
ils le scrutent en permanence. Sans oublier les journalistes 
au fond de la salle qui s’animent, les têtes qui bougent, les 
commentaires qui s’échappent de partout jusqu’à la bronca 
qu’il faut sans cesse neutraliser. Il faut écouter et tenir la 
salle survoltée, réclamer un silence impossible à obtenir.
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Certains présidents d’assises m’ont confié qu’ils n’auraient 
jamais accepté une telle configuration, mais auraient-ils eu le 
choix ? Dans ce contexte, ce sont les restrictions budgétaires 
du ministère de la Justice qui ont imposé cet aménagement 
insolite. Il aurait fallu, comme cela se fait lors des grands 
procès, qu’une grande salle soit dévolue à la reproduction 
normale d’une salle d’audience.

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