1/ Festen de Thomas Vintergerg – 1998 – Suède

C’est l’été et la vie est facile. Dans un manoir à la campagne, on prépare un festin annuel. Tout est mis en œuvre pour fêter les 60 ans du chef de famille, Helge Klingenfelt, propriétaire du manoir et patriarche. Tout le monde a été invité. Les amis, la famille, et les plus chers à son cœur : sa tendre femme Else et leurs trois grands enfants : Christian, Michael et Hélène. Alors que les invités arrivent, Helge convoque son fils aîné Christian. Il lui demande de faire un discours en souvenir de sa sœur jumelle Linda, morte l’année précédente.


Libération – Ange-Dominique Bouzet
Le film carbure à la méchanceté allègre. Alerte, sec, sans excès de sympathie pour «l’humanité» trouble de ses personnages
Première – Diastème
Finalement, passé les quinze premières secondes, où l’on s’étonne de la taille réduite de l’image sur la toile, on rentre dans ce film natuellement, sans se poser d’autres questions que celles liées à sa qualité.
Télérama – Vincent Rémy
Cette très corrosive Fête de famille rappelle une évidence oubliée : les contraintes peuvent être fécondes et libératoires.
Le Monde – Jacques Mendelbaum
Suspense, retournements de situation, hystérie collective et psychologie au rabais contribuent à mettre ce happening cinématographique au niveau d’une dramatique du samedi soir un peu poivrée.
Télérama – Pierre Murat
Un film volontairement imparfait, cadré au petit bonheur la chance, éclairé à la va-comme-je-te-pousse.

DOUHAIRE Samuel

En 1995, les Danois Lars Von Trier et Thomas Vinterberg édictaient les règles du «Dogme», un manifeste de chasteté artistique pour « dépoussiérer le cinéma de tous ses effets superficiels ». De cette accumulation de contraintes (filmer caméra à l’épaule, en son direct, dans des décors réels, sans éclairages artificiels ni musique postsynchronisée, en refusant les genres type polar ou fantastique, etc.) devait naître un cinéma régénéré. Onze ans plus tard, le Dogme est mort et enterré, faute de combattants (ses deux chefs de file sont revenus à un cinéma moins contraint) et de réelle qualité artistique : les films estampillés «Dogma 95» (Open Hearts de Susanne Bier, Lovers de Jean-Marc Barr…) n’ont jamais pu dépasser le naturalisme plan-plan auquel les condamnait le respect strict de la charte. Ce n’est pas un hasard si le meilleur film de la courte histoire du « Dogme », Festen (1998), est celui qui trahit le plus les principes du mouvement. Pour ce règlement de compte parents-enfants façon Bergman trash, Vinterberg avait choisi de tourner en vidéo basse définition gonflée ensuite en 35 mm, pour obtenir une image à gros grain, sale, un peu floue, qui symbolise l’obscurité du secret de famille bientôt dévoilé et rappelle l’aspect amateur des films dits « de famille ». Mais derrière l’apparente maladresse des cadrages, comme si les images étaient prises au caméscope par un convive ayant abusé de l’Aquavit, se révèle une mise en scène des plus roublardes, très sophistiquée, comme si le festin et ses coulisses étaient enregistrés par des caméras de surveillance surplombantes. On peut difficilement faire plus artificiel…
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Autres billets sur le film Festen
2/ Notes sur Festen de Thomas Vinterberg – 1997
3/ Le film Festen pour en parler par Questions d’inceste

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