Vortex, l’aspirateur à chaleur humaine

Ce dessin est un défi dont le thème était : représenter le vide, le manque.

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Le mien je l’appelle Vortex et c’est un aspirateur de chaleur humaine.

Quand je suis bien dans ma vie il disparaît, quand je suis mal c’est une sensation de trou sous la poitrine, au niveau de ce que les orientaux appellent le plexus solaire.

Souvent il réapparaît lorsque j’ai l’impression que quelqu’un m’a poignardée par ses paroles ou ses actes, et c’est comme dans un dessin animé : le projectile me perfore, on peut voir à travers mon corps. Alors je ne peux plus respirer, ou bien tout en moi devient comme de la glace et je me transforme en la Reine des Neiges du conte d’Andersen, c’est-à-dire que plus rien ne peut me toucher. Les émotions deviennent abstraites, je peux les regarder, les comprendre intellectuellement mais plus les vivre. Elles ont perdu toute chaleur humaine, le vortex les a dévitalisées pendant qu’elles le traversaient.

4 réflexions au sujet de « Vortex, l’aspirateur à chaleur humaine »

  1. Bonjour Muriel, avec vous les Harry Potter ? Il est question des detraqueurs qui sont des forces sombres qui aspirent tout ce qu’il y a d’heureux et de positif et donnent cette sensation de vide et de froid que vous décrivez. l’antidote (si je me souviens bien) est de créer un personnage qui a été un personnage tutélaire et bénéfique pour vous et qui les écarte. Mais on ne sort pas indemne de leur attaque. Pour moi ces personnages décrivent parfaitement ce qui se passe dans la dépression où on vit dans le noir, dans le triste, dans l’absence de sensations positives. Situer cela dans le ventre est intéressant, puisque c’est le lieu le plus primitif des émotions.
    Une petite question : le personnage dessiné semble avoir les pieds en arrière alors que je suppose qu’on le voit de face. Alors pieds à l’appui ou pieds en train de fuir ?
    Amicalement

    1. Bonjour Catherine, non je connais très superficiellement cette sage.
      J’avoue que pour les pieds je n’ai pas fait attention, surtout que le dessin était très rapide et avait pour but initial de donner un exemple, même s’il est puisé dans mon vécu, pour que Béatrice débloque sa créativité. Ce vortex était en effet très actif à des périodes difficiles et un travail sur le détachement m’a beaucoup aidé à ce niveau.
      En fin le vortex est situé au-dessus du ventre, plutôt au niveau de l’estomac.
      Amitiés

  2. Ça fait bizarre un dessin sans couleur… il est troublant ce dessin. Ne le prenez le pas mal.

    C’est un aspirateur de chaleur humaine.

    ‘Un aspirateur’ aspire, mais là je me pose la question qu’aspire t-il ?
    Ses paroles ou ses actes ?
    Mais quand il est trop plein, vous faites comment pour le vider ? Ma question peut être bizarre mais ça m’intrigue.
    vous, vous ressentez bien les sensations physiques ? Je crois que c’est cela qui m’intrigue aussi.

    C’est-à-dire que plus rien ne peut me toucher.

    J’ai du mal avec cette phrase.
    La glace c’est la mort me concernant.
    Je trouve qu’on est loin des contes etc. Il est intriguant mais intéressant.

    1. Bonjour Béatrice,
      merci pour ce retour sur le dessin, je vais essayer de répondre à vos questions :
      C’est drôle, pour les couleurs, je ne m’en suis aperçue qu’en vous lisant ! Peut-être parce que pour moi ce vortex c’est l’absence de vie, il dévore tout ce qui pourrait être joyeux, coloré, chaud, agréable… Il laisse juste un vide sombre, silencieux, froid. A partir du moment où il est activé (c’est-à-dire où me sentant blessée je me perçois comme « trouée »), tout ce que l’on m’adresse est aspiré (mots, gestes). C’est comme si cela me traversait, comme si j’observais l’autre ou la situation depuis la vitre d’un train ; je suis juste observatrice mais je n’ai plus accès aux expériences, je n’ai plus de sensations sauf mon corps qui exprime une forte douleur sous la poitrine. Souvent cette sensation finit par provoquer de la spasmophilie, cela fait comme une crise d’asthme ou parfois de tétanie. Pendant ce temps il y a des images de destruction dans ma tête, le fantasme d’être comme certains personnages de films/romans qui ont le pouvoir de bouger les choses ou les gens juste par la pensée, alors je pourrais projeter ceux qui m’ont fait mal très loin…
      C’est peut-être comme ça que l’aspirateur se vide, par les crises ? Mais l’Art-Thérapie et la méditation m’ont beaucoup aidée à ne plus me mettre en crise. Quand je sens que ça monte je respire tranquillement en imaginant qu’il y a un attrape rêve dans le trou pour filtrer le bon et le mauvais ; je garde le bon, je laisse le mauvais passer. Pour les images j’écris ou je peins, sans me censurer. Ceux qui m’ont formée à l’analyse appelaient ça un « cacahier »: on prend un cahier dans lequel on écrit tout ce qui nous pose problème au lieu de le balancer aux autres ou de se faire mal, même si c’est méchant ou malpoli !
      Les contes d’Andersen sont souvent très tristes, mais ils parlent beaucoup à une facette de ma personnalité, celle qui surgit quand s’ouvre le vortex. C’est un monde de glace qui apaise parce que les émotions étant congelées elles ne peuvent plus nous atteindre et nous faire mal…
      Vous avez beaucoup souffert dans votre chair Béatrice, alors votre corps ne veut plus ressentir, juste pour vous protéger.
      Moi j’ai beaucoup souffert dans mon âme, alors parfois il y a encore des réflexes face aux émotions trop fortes qui me rappellent les traumatismes passés. Le vortex c’est un mécanisme de défense comme vos dissociations, le problème c’est que ce sont de faux amis : en voulant nous aider, ils nous font du mal.

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