« Le sentiment de notre existence dépend pour une bonne part du regard que les autres portent sur nous : aussi peut-on qualifier de non humaine l’expérience de qui a vécu des jours où l’homme a été un objet aux yeux de l’homme ». [Primo LEVI, « Si c’est un homme », 1947.]
Certains d’entre vous l’auront probablement compris, le petit jeu de mots de ce titre évoque l’Empire comme souvent cité par celles et ceux qui dénoncent l’avènement d’un nouvel ordre mondial, mais là n’est pas le sujet de cet article. Quoique…
Le vingtième siècle a été marqué par des crimes contre l’humanité perpétrés par des « foules[1] » sous l’emprise de leurs dirigeants. Il restera dans l’histoire comme un triste exemple des systèmes totalitaires déployés sur des nations tout entières. Mais l’emprise est un procédé de domination sur autrui qui ne se manifeste pas uniquement à l’échelle d’un pays.
Étymologiquement « empire » et « emprise » sont de même origine. Leurs définitions respectives données par le CNRTL sont très proches l’une de l’autre et ces deux termes appartiennent à la famille vocabulaire du verbe transitif « prendre » et de ses participes passés et adjectifs « pris, prise ». Cette similitude révèle le caractère universel du concept de relation d’emprise pour peu que nous gardions constamment à l’esprit la notion de gradualité (fréquence, intensité et durée) qui y est afférente (nous sommes tous sous emprise à un degré ou un autre).
L’utilité de cette approche est très simple : comprendre les mécanismes en œuvre dans une relation d’emprise permet de s’en déprendre et donc, dans un certain sens, de reprendre le contrôle de notre libre arbitre qui, contrairement à certaines croyances, ne nous est pas acquis, mais doit être conquis.
Qu’est-ce qu’une relation d’emprise ?
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