2/ Régis Jauffret publie ses carnets du sous-sol par Pierre Assouline

17 janvier 2012
Ce livre, il brûle les doigts autant qu’il glace le sang. Non qu’il soit sulfureux à dessein.
C’est autre chose.
De l’ordre de l’oppression jusqu’à la suffocation. Un sentiment proche de celui qui nous étreint à chaque relecture du chef d’œuvre de Dostoïevski Carnets du sous-sol (ou Notes du souterrain selon les traductions).
A vrai dire, Régis Jauffret devrait prendre comme un compliment le violent mouvement de rejet, sinon de dégoût, que certains critiques ont exprimé (dimanche encore au Masque et la plume) à l’endroit de son Claustria (535 pages, 21,90 euros, Seuil).
Non seulement il a réussi son coup mais il donne l’impression d’avoir accompli ce qu’il avait tenté il y a deux ans avec son précédent livre sur l’affaire Stern. Comme si cette histoire lui avait permis de pénétrer plus avant dans l’au-delà du Mal, cette région enténébrée qu’il n’avait pu que survoler avec Sévère. Rien de gore pourtant. Que de l’effroi.

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Autres billets sur le livre Claustria de Régis Jauffret
1/ Régis Jauffret dissèque l’horreur d’un martyre incestueux dans « Claustria »
3/ Claustria – Entretien avec Régis Jauffret
4/ La grande Librairie : Claustria, les machos prônent la vie dans la cave de Fritzl
5/ Régis Jauffret s’empêtre dans un entretien sur Claustria

De l’emprise au « quant-à-soi » par Edith Lecourt

Connexions
2011/1 (n° 95)
216 pages
Editeur : Eres
I.S.B.N. 9782749214177

Partant de situations de l’actualité politique, la révolution en Tunisie, les mouvements en Algérie, en particulier, l’auteur s’interroge sur un fonctionnement psychique marqué par l’absence de « quant-à-soi ». Il relève, dans l’emprise, la confusion entre la personne et ses rôles et ses fonctions (l’individuel et le collectif). Reprenant le concept de clivage du moi de Freud, il en observe le peu d’adéquation avec ce type de situation. L’auteur reprend le débat et les propositions faites par C. Dejours concernant le clivage. D’autre part, il considère le rôle du réseau Internet comme réserve potentielle de « quant-à-soi » partagé au-delà des territoires nationaux. 

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