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Les symptômes positifs apparaissent et disparaissent au fil des intrusions de la partie émotive de la personnalité (la PE) dans la PAN. Cependant, dans des cas plus complexes de dissociation, les PE peuvent aussi faire irruption les unes dans les autres, et une PAN peut également le faire dans une autre PAN dans des cas de TDI. Une partie dissociative, disons une PE, peut s’emparer de la totalité du contrôle exécutif d’une autre, disons une PAN.
On a là un niveau extrême de symptômes positifs. On peut donc décrire en général les symptômes positifs comme des phénomènes mentaux et physiques, ou comportementaux, qui font intrusion dans une ou plusieurs parties de la personnalité (ou en interrompent le fonctionnement), et qui représentent les caractéristiques d’une ou plusieurs parties de la personnalité.
Ces symptômes positifs peuvent par exemple inclure des souvenirs propres à ces parties, leurs « voix », leurs intentions, leurs perceptions, leurs émotions, leurs cognitions, ou leurs comportements.
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6/ Mieux délimiter les parties entre elles par Richard Schwartz
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Le travail que j’ai effectué pendant plus d’une décennie, avec des centaines de patients, m’a amené à cette conclusion que chacun dispose d’un Self intact, quelle que soit la sévérité de ses symptômes, ou le degré de polarisation de son système intérieur. Le Self possède une perspective claire ainsi que d’autres qualités qui font de lui un guide efficace. Lorsqu’il est complètement différencié, l’individu fait l’expérience de ce sentiment de clarté. Cela peut survenir à la faveur d’un exercice d’imagerie mentale par exemple quand le thérapeute demande au patient d’imaginer qu’il escalade une montagne, et suggère que les parties demeurent dans la vallée.
Les patients disent alors se sentir « centrés », dans un état de bien-être, de calme et de légèreté. Ils disent se sentir libres, confiants et le cœur ouvert.
Ils disent « être dans le présent » (état où il y a absence de pensée, présence de l’expérience seule). Leur sentiment d’isolement disparaît, et ils éprouvent un sentiment de connexion, une fusion avec l’univers. Cet état est similaire à celui dont certains font l’expérience lorsqu’ils méditent.
À l’occasion de la pratique d’activités sportives, artistiques, ou d’autres activités créatives, il est possible de faire une expérience du même ordre. Le psychologue Mihalyi Csikszentmihalyi (1990) a étudié cet état, qu’il appelle inspiration. L’inspiration est caractérisée par une concentration profonde et une absence de pensées pouvant faire diversion, un désintérêt pour ce qui ne concerne pas l’activité en elle-même, un sentiment d’assurance, de maîtrise et de bien-être, une perte de la notion de temps ou du souci de l’opinion d’autrui, et un sentiment de transcendance. L’attention est totalement investie dans l’activité elle-même, sans souci de récompense ni de reconnaissance. Ayant observé que les individus, partout dans le monde, décrivent ce même état lorsque leur attention est pleinement absorbée dans une activité, Csikszentmihalyi en a conclu qu’il s’agit d’une expérience universelle.
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