dimanche 4 novembre 2012
Le souci de vengeance est souvent reproché aux victimes d’actes criminels et particulièrement celles qui ont subi des violences sexuelles. C’est encore plus vrai dès qu’il s’agit de victimes mineures. Le reproche est souvent associé à celui de d’une démonstration excessive de passions et d’émotions et il provient souvent des milieux judiciaires ou d’intellectuels. La justice ayant, paraît-il, besoin de calme et de sérénité pour s’exercer.
On comprend donc que l’expression d’une douleur est malvenue, y compris de la part des victimes. Nos juristes n’aiment pas les larmes ! Si ces manifestations de douleur s’accompagnent, de surcroît de protestations contre l’iniquité de la justice, c’en est trop pour nos gardiens du droit. Ne sont-ils pas les vestales du temple de Thémis et à ce titre « intouchables » et leur parole sacrée ? Les protestations des victimes apparaissent alors comme autant de troubles rétrogrades et barbares qui menacent l’ordre du monde et la bonne marche de l’humanité. On évoque alors les sombres moments de cette humanité du temps de la vengeance, les sombres nuages de temps occultes menacent. Certes une certaine condescendance accompagne ces accusations, après tout c’est une victime et il paraît qu’elle mérite un peu de respect, mais la condamnation est ferme.
Quelle thérapie choisir après des viols par inceste ? selon Kieser El Baz (Illel)
samedi 22 juillet 2006
Bonsoir à vous,
je répondrai tout d’abord à la question de dan69 :
« Je pense nous sommes nombreux à ne pas savoir quelle therapie choisir… ou alors elle est dictée de fait par des raisons économiques qui nous poussent à choisir des praticiens conventionnés. »
La question de la thérapie ne se pose pas immédiatement. Parfois il faut traverser de larges étendues de détresse et de souffrance pour qu’enfin l’on dise : « tu devrais penser… » Ou bien c’est parce qu’on est arrivé chez un psychiatre suite à une grave décompensation.
Or la question de l’écoute et de l’accompagnement se pose avant d’être face à l’irrémédiable. C’est en amont que ça se passe. Or, là, nous rencontrons le déni de la société. Pour l’instant les rescapés de l’inceste ou de la pédocriminalité – comme les rescapés de traumatismes de guerre – ne trouvent pas facilement d’écoute car les structures et les professionnels n’y sont pas préparés. A ce propos nous vivons dans un univers qui est bien plus proche de la rumeur et du mythe que de la science et les rescapés rencontrent alors bien des difficultés à se faire entendre, leur témoignage ne sont pas toujours pris en compte… leurs histoires sont trop incroyables, etc.
La prise en charge psychothérapeutique n’est qu’une étape parmi bien d’autres.
Ne nous centrons pas sur la technique mais sur la personne et prenons les choses autrement : par quelles étapes suis-je passé/e, qu’est-ce qui me conviendrait le mieux aujourd’hui ? De quoi ai-je besoin ?
Ce sont les premières questions simples que l’on peut se poser quand surviennent à la mémoire des faits qui renvoient à la honte, au malaise, à l’incertitude et au doute sur soi. Les réponses viendraient facilement si nous n’étions pas, en Europe dans le déni.
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