Les béatriciennes

Aujourd’hui Béatrice me demande « quel sera notre nouveau défi ? ». Elle a constaté en effet que lorsqu’elle est mobilisée sur une consigne, une tâche créative à réaliser, elle parvient un peu à s’apaiser. Je réfléchis, j’ai envie de lui proposer un thème positif, quelque chose qui ne soit pas en lien avec cette souffrance quotidienne, qui la conduise à sortir de ses ruminations habituelles. Qu’elle découvre peut-être autre chose d’elle-même ? L’idée farfelue surgit de la mare de mon imaginaire : « Aujourd’hui Béatrice fait le portrait de Muriel selon l’idée qu’elle s’en fait et Muriel fait le portrait de Béatrice telle qu’elle l’imagine ».

Quelques heures plus tard émergeaient sur le papier Les Béatriciennes. Ce jeu de mot est né de la rencontre dans mon imaginaire de deux réalités : les différentes personnalités de Béatrice sont presque toutes des variations de son prénom et souvent elle parle d’elle-même comme d’une grenouille sautillante. De ce point de vue, les personnalités de Béatrice qui font irruption n’importe où et n’importe quand comme des petites grenouilles, ce sont des Béatriciennes.
béatriciennes
Cette peinture montre les Béatriciennes sur le point de passer la porte de la maison hantée où elles habitent. Derrière elles se tiennent les méchantes ombres du passé, on peut imaginer qu’elles n’approuvent pas le saut qui s’amorce et que les commentaires désobligeants doivent fuser ! Mais la curiosité capte l’attention des Béatriciennes, malgré les hésitations. D’accord elles doutent parce qu’elles ont peur de se ramasser si elles ne sautent pas assez loin ou de se confronter à l’inconnu, mais d’un autre côté le monde semble si joli…

Et puis une grenouille c’est fait pour vivre en liberté, mais quand on l’a élevée en captivité, non ?

Voilà comment moi je perçois Béatrice et ce que j’imagine d’elle.

2 réflexions au sujet de « Les béatriciennes »

  1. Elles sont marrantes ces grenouilles, « Les Béatriciennes » sa fait chercheuse. Ça correspond bien, quand je cherche concernant mes dessins, je suis la grenouille marron passe partout, la verte trop au devant, sa m’effraie.
    le chemin de dehors est jaune sa correspond à la gaité. Parfois je me demande si le monde est si gai… pour moi c’est la jungle.
    Quand je regarde le dessin on dirait que les pattes des grenouilles reste coller au sol je ne sais pas ça me vient en tête.
    un beau tableau expressif.

    1. C’est drôle que la grenouille verte vous effraie Béatrice, parce que c’est sensée être Béatrice justement ! De la même façon, intéressant que vous imaginiez leurs pattes collées au sol, pour moi les grenouilles prennent peut-être leur élan (elles ne sont pas encore bien sûres de ce qu’elles vont faire).

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