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En effet, je crois qu’il est important de remarquer, comme le fait Freud dans Inhibition, symptôme et angoisse, que le moi des névrosés reste intact et qu’on ne peut pas mettre en évidence chez eux de signes de désorganisation psychotique. On a voulu, autour des années 50, sous l’influence des travaux de Bouvet, mettre en lumière les rapports de la névrose obsessionnelle avec la dépenonnalisation. On a soutenu que la névrose obsessionnelle ou les obsessions pouvaient constituer une défense contre la dépenonnalisation. Mais quand bien même on mettrait en évidence cette relation, les troubles que l’on constate dans la névrose de dépersonnalisation appartiennent à mon avis à un registre qui n’est pas psychotique. Il ne l’est pas, parce qu’il n’y a pas d’atteinte durable de l’organisation du moi, les troubles restent dans le cadre d’un épisode critique. La dépersonnalisation est à rapprocher de certaines modalités de l’angoisse sans qu’on ait véritablement affaire à quelque chose à quoi on assiste régulièrement dans la psychose, à savoir des mécanismes de morcellement, qui témoignent d’un certain débordement, voire d’un effondrement du moi.
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