Livre – Agresseur-Victime T4 – Louis Crocq, Philippe Bessoles, Luc Barret, Laurent Bègue, Collectif

Victime agresseur T4Récidive, réitération, répétition – Lien d’emprise et loi des séries
Louis Crocq, Philippe Bessoles, Luc Barret, Laurent Bègue, Collectif

Date de parution : 9 avril 2004
Editeur : Champs social éditions
ISBN : 2-913376-39-8
EAN : 9782913376397
Présentation : broché
Nombre de pages : 192
Dimensions : 16,1 cm × 24,0 cm × 1,1 cm

Tant dans ses aspects victimaires que criminogènes, la récidive symptomatise les difficultés de toutes solutions au traitement de la violence subie ou agie. La récidive questionne le juriste sur l’adéquation du crime et de sa condamnation. Elle interpelle le clinicien sur l’évaluation de la dangerosité et les méthodologies thérapeutiques. Elle interroge l’expert sur le bien fondé de son pronostic et de ses recommandations de suivi socio-judiciaire. Initialement d’usage médical (1560), puis juridique (1593), la notion de récidive recouvre une gamme hétérogène d’actes transgressifs, délictueux ou criminels répétitifs. On l’utilise également en clinique (médicale, psychologique) à propos des états post-traumatiques comme pour toutes pathologies qui réactualisent sa sémiologie. Sur le plan de la victimologie clinique, les reviviscences traumatiques, les phénomènes de survictimisation, attestent des formes récidivantes des problématiques psychiques des personnes victimes. Le syndrome de répétition n’hypothèque pas seulement le travail de mémoire ; il impose la factualité et l’actualité traumatique à l’emprise temporelle du patient sidéré. Sur le plan de la psycho-criminologie clinique, la réitération d’actes délictueux, transgressifs ou criminels témoigne de répétitions compulsives qui échappent aux logiques du lien social. L’agir transgressif ou criminel questionne la genèse de la loi et son rapport individuel (crime) ou collectif (génocide) au passage à l’acte, l’émergence de la culture et la promotion de la civilisation.
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La pulsion d’emprise par Liliane Daligand

Répétition ou résilience chez les victimes de violence par Joanna Smith & Joanna Gourlan

Trauma-et-résiliencePage 32

La théorie de la dissociation structurelle (Van der Hart, Nijenhuis 
et Steele, 2006) peut nous aider à appréhender la répétition sous un autre angle. 
Dans cette théorie, l’effet du trauma est conçu comme une dissociation du 
fonctionnement psychique sous forme, d’une part, d’une partie émotionnelle 
(PE) au sein de laquelle sont conservés le trauma et les émotions associées 
et, d’autre part, une Partie Apparemment Normale (PAN) de la personnalité, 
qui tente de faire face aux exigences de la vie quotidienne en maintenant la 
PE à l’écart afin de ne pas être débordée. L’intensité émotionnelle associée 
au trauma et donc à la PE est telle qu’il se met parfois en place une véritable 
phobie de cette PE par la PAN. De son côté, la PE tente parfois de « prendre 
les commandes » (reviviscences…), générant potentiellement des mécanismes 
de répétition.
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