Regards sur Serge Tisseron. De la tintinologie à la robotique

Tisseron
Tisseron en quête de Serge
Photo de la publication de BnF – Bibliothèque nationale de France dans Regards sur Serge Tisseron. De la tintinologie à la robotique
Photo : © Julien Faure Leextra/Leemage
Psychiatre, psychanalyste, docteur en psychologie.
D’autre part, habilité à diriger des thèses et membre de l’Académie des technologies, Serge Tisseron est aussi dessinateur et photographe.

Tout d’abord, dès la présentation de sa thèse de médecine sous forme de bande dessinée, il s’est attaché à montrer que les images sont une forme de symbolisation du monde à part entière, au même titre que le langage parlé ou écrit. Ensuite, après avoir travaillé sur les secrets de famille et nos relations aux images, ses recherches portent actuellement sur les bouleversements psychiques et sociaux entraînés par les technologies numériques et robotiques. Pour finir, il a créé en 2013, l’Institut pour l’Étude de la relation Homme-Robot.


Samedi 30 novembre 2019 de 13h30 à 19h30

Bibliothèque François-Mitterrand
Petit auditorium
Entrée libre et gratuite

Par ailleurs, en 2018, il a fait don de ses archives à la BnF qui a souhaité rendre hommage à cet intellectuel éclectique, transdisciplinaire, inclassable et visionnaire, en lui consacrant une journée d’études.
Tisseron en quête de Serge…
« Regards sur Serge Tisseron. De la tintinologie à la robotique. »
Samedi 30 novembre 2019 de 13h30 à 19h30.
Entrée libre et gratuite.

En partenariat avec les Éditions Albin Michel, les Éditions Dunod, et l’Académie des technologies.

14 h-19 h Dans le foyer du Petit auditorium
  • Avant tout, des vitrines de manuscrits issus du don et conservés au département des Manuscrits
  • Plus loin une vitrine d’objets issus de la collection de Serge Tisseron
  • En outre,  une exposition de photos issues du don et conservées au département des Estampes et de la photographie
  • Pour finir, à 18 heures – Projection en avant-première du film Tisseron en quête de Serge, en partenariat avec la BnF
Pour obtenir des informations sur le programme de l’après-midi, cliquez sur l’image

« Reconnaître notre affection pour les robots » par Serge Tisseron

« Il est urgent de reconnaître notre affection pour les robots »
Serge Tisseron
RTBF La Première
Publié le jeudi 07 juin 2018 à 20h53
Les robots vont-ils bouleverser notre psychologie ? C’est ce que pense le psychiatre français Serge Tisseron, auteur du « Petit traité de cyberpsychologie », et invité de Soir Première. Pour le spécialiste, les évolutions technologiques qui se profilent vont changer notre psychologie et il est temps de penser à cette présence de plus en plus forte des robots dans notre quotidien.

« Ces machines que nous fabriquons vont orienter, voire diriger, un certain nombre de nos comportements »

précise Serge Tisseron. Des robots qui vont notamment modifier nos relations à l’autre.

« L’être humain a toujours éprouvé de l’affection pour ses objets. Mais cette affection n’a jamais eu une place reconnue dans notre culture, contrairement à la culture orientale. Avec la robotique, nous allons devoir reconnaître cette affection pour des objets perfectionnés, qui vont nous tenir compagnie comme c’est le cas avec les robots. Et il est urgent de reconnaître cette affection pour que nous puissions commencer à la gérer »

explique Serge Tisseron. Pour le psychiatre, les psychologues vont devoir adapter leur travail car l’éventail des relations possibles d’un humain avec d’autres êtres humains va être transposé aux relations homme-machine. Au point que les psychologues pourraient voir arriver dans leur cabinet une nouvelle catégorie de population : les « digisexuels ». Des personnes qui auront leur première expérience sexuelle avec un robot et qui préféreront une sexualité avec un objet.

« Dans le futur les gens auront des machines qui vont leur rendre des services et qui seront, en plus, belles à regarder. Des propriétaires de robots qui se demanderont : pourquoi ne pas franchir le pas et avoir des relations sexuelles avec eux ? »

ajoute Serge Tisseron. Le psychiatre pointe cependant un risque : celui de préférer les robots à la compagnie des humains.

Le deuil, un concept grignoté par la technologie

Avec l’apparition de l’intelligence artificielle et le développement des nouvelles technologies, la mort et le concept de deuil se trouvent transformés. Serge Tisseron pointe dans son livre le cas évoqué dans la série Black Mirror. Celui d’une femme qui achète un robot à l’effigie de son mari décédé, fabriqué par une entreprise qui s’est basée sur les informations laissées par le défunt sur Internet de son vivant.

« Depuis des années, le deuil est grignoté par la technologie. Aujourd’hui, il faut revisiter ce type de concept, qui pourrait devenir anachronique dans quelques temps »

explique le spécialiste français.
Des bouleversements qu’il faut absolument appréhender :

« Il faut comprendre que les technologies nous ont déjà transformées à notre insu. Il faut aujourd’hui rattraper notre retard et comprendre ces changements »

met en garde Serge Tisseron.

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