VIDEO – Envoyé spécial – Le syndrome du survivant

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Pourquoi sont-ils morts et pas nous ? Brigitte et son fils sont sortis indemnes du Bataclan. Mais pas Robert, son compagnon, qui a été touché au visage. Et ils ont perdu leur ami Nico, abattu dans la salle de concert. Elle raconte son sentiment de culpabilité. Extrait d' »Envoyé spécial » du 7 janvier 2016.

Entre deuil et culpabilité, c’est le syndrome du survivant. Brigitte sort de l’hôpital où elle a visité son compagnon, grièvement touché au visage par une balle de kalachnikov lors de la tuerie du 13 novembre. Pour « Envoyé spécial », elle raconte le soulagement, au moment de quitter le Bataclan, de découvrir que le jeune homme allongé sans vie dans la salle de concert n’est pas son fils.

« On se reproche d’être égoïste »

« Il avait le même âge, il avait un jean, il avait les cheveux bruns, comme le mien, un peu plus long que ceux du mien. Et c’était le fils de quelqu’un… C’est dur de se dire qu’on s’est dit ‘merci, c’est pas le mien’, on se reproche d’être égoïste […]. Pourquoi lui ? Et pourquoi pas le mien ? Ç’aurait pu être le mien. Et en fait, c’est un peu le mien…« 

Envoyé spécial. Le syndrome du survivant

Attentats à Paris : Le syndrome du survivant

Logo-Science-Post16 décembre 2015
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Ils ont vécu les attentats du 13 novembre et ont échappé à la mort. Aujourd’hui, un nouveau combat commence pour apaiser le traumatisme psychologique des rescapés et la culpabilité…

Ils étaient au concert des Eagles 0f Death Metal au Bataclan ou sur les terrasses des cafés parisiens ciblées par les terroristes ce soir tragique du 13-Novembre 2015. Ils ont senti l’odeur de la poudre et le son des Kalachnikov mais s’en sont sortis indemnes. C’est aujourd’hui la culpabilité qui les ronge. « Sommes-nous des miraculés ou juste sommes-nous passés au travers de ces épreuves avec le timing parfait? Impossible de savoir. Pourquoi pas nous? » explique Benoit, rescapé du Bataclan. Ce sentiment de culpabilité souvent très fort chez les rescapés est appelé « syndrome de Lazare ». Il est bien connu des psychiatres et nécessite une prise en charge rapide. « Souvent, cette anxiété se manifeste à distance de l’événement. Juste après les attentats, les gens se terrent chez eux, se mettent parfois à boire. Le choc psychologique peut se produire 72 heures après, voire plus tard », explique un infirmier psychiatrique du Samu de Paris.

L’écoute par les cellules psychologiques

Face à ce traumatisme, une seule thérapie est recommandée : l’écoute par les cellules psychologiques permettant aux rescapés de s’exprimer et de les aider à mieux comprendre ainsi qu’à accepter les pensées qui traversent leur esprit. « Ils doivent assimiler qu’ils sont des victimes même s’ils sont en vie. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas blessés physiquement que vous n’avez rien. On soigne plus facilement un bras cassé que les conséquences psychologiques d’un attentat dont on a réchappé » explique la psychologue Florence Bataille à 20 Minutes.

Psycho-traumatismes

Les symptômes peuvent aussi se manifester beaucoup plus tard. « Ce sont des symptômes que l’on rencontre dans des états de stress post-somatique, d’hyper-vigilance, de flash-back, de cauchemar », explique la docteure Gaëlle Abgrall-Barbry, spécialiste des psycho-traumatismes. « Parfois il y a des symptômes psycho-traumatiques qui surviennent des mois, voire des années plus tard, à l’occasion d’une réactivation d’une situation de stress », ajoute-t-elle. D’ailleurs, des riverains de l’Hyper Cacher de Saint Mandé, cible des terroristes en janvier dernier, se sont manifestés auprès des cellules psychologiques après les attaques du 13 novembre.

Rompre l’isolement

Des personnes qui auraient dû être là et qui n’y étaient pas ou qui passaient par là quelques minutes avant peuvent être également touchées par ce syndrome. « Il faut rompre l’isolement. L’angoisse disparaît à mesure que le ressenti est exprimé. Il faut créer un espace d’échanges entre survivants. Ainsi, la victime se dira “je ne suis pas le seul à avoir eu l’impression de perdre la tête”. Les associations telles que SOS Attentats sont aussi d’une grande aide » conclut Patrick Clervoy, psychiatre et auteur du livre : « Le syndrome de Lazare — Traumatisme psychique et destinée ».

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