Touchée à la mâchoire au Bataclan, Gaëlle retrouve le sourire après 21 opérations

Touchée à la mâchoire au Bataclan, Gaëlle retrouve le sourire après 21 opérations
3 janvier 2019
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Le 13 novembre 2015, Gaëlle a été touchée par une balle au Bataclan et a perdu la partie gauche de sa mâchoire. Sa reconstruction se fait avec un docteur de Caen (Calvados).
Trois ans après l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2015, Gaëlle retrouve peu à peu son sourire, physiquement parlant. Cette jeune femme de 37 ans aujourd’hui, a reçu une balle dans le visage au soir du concert des Eagles of Death Metal. Elle a perdu la partie gauche de sa mâchoire.
21 interventions chirurgicales
C’est à la Pitié Salpétrière à Paris, après 21 interventions chirurgicales, que sa mâchoire a été reconstruite avec notamment un lambeau de son péroné.

J’ai retrouvé un semblant de bouche. J’ai pu parler à la fin du mois de décembre 2015 et manger en juin 2016. Maintenant j’en suis au stade des prothèses dentaires, explique-t-elle.

Le temps du sourire

L’aspect esthétique est venu après. Les médecins experts parisiens l’ont orientée vers le docteur Daniel Labbé, qui exerce à la clinique Saint-Martin à Caen (Calvados). Il y a vingt ans, ce chirurgien plasticien a mis au point une technique, aujourd’hui diffusée dans de nombreux pays du monde, pour redonner le sourire à des personnes atteintes de paralysie faciale.
Gaëlle a vu le docteur Labbé pour la première fois en octobre 2017. Il l’a opérée quatre fois depuis. « Gaëlle avait encore des muscles qui fonctionnaient au niveau de ses pommettes. Je suis allé chercher les moignons de ces muscles pour les raccorder aux tendons », explique-t-il. S’en suivent des injections de graisses et de cellules souches prises dans le ventre ou les cuisses de la jeune femme. « Ça a deux buts : redonner du volume à la joue et améliorer la cicatrisation ».

« Aujourd’hui je sens des fourmillements, c’est magique ! »

Aujourd’hui, un mouvement se déclenche dans la partie gauche du visage de Gaëlle lorsqu’elle sourit. Les rendez-vous chez l’orthophoniste et le kiné pour des massages sont primordiaux dans les étapes de la reconstruction.

Apprivoiser le visage

Au prochain rendez-vous à la clinique Saint-Martin, durant le mois de janvier, le docteur Labbé va faire un point sur sa dernière opération. « Gaëlle va venir me voir jusqu’à ce qu’elle se sente bien avec son visage. Elle ne retrouvera pas celui qu’elle avait avant c’est certain ».
Et la jeune femme, en arrêt maladie depuis l’attentat, en a conscience. Elle a appris à relativiser et à apprivoiser son visage.

J’étais là au mauvais moment. J’ai vécu 34 ans avec un visage normal, explique-t-elle. J’ai appris à accepter que mon visage change.

Maintenant que le docteur Labbé a « rebranché son sourire », Gaëlle sait qu’elle va devoir être patiente. Trois ans après sa première opération, elle est toujours suivie à Paris par des médecins pour la partie intérieure de sa mâchoire. Pour l’extérieur, elle a appris à accepter cette bouche « avec un aspect un peu brûlé » et croit au progrès de la médecine, pour réduire au mieux ses cicatrices.

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Attentat : se relever coûte que coûte

Attentat : se relever coûte que coûte
05/11/2017
Près de deux ans après les attaques du 13 novembre, France 2 est allé à la rencontre d’Ida, une jeune femme de 26 ans qui a reçu dix impacts de balles à la terrasse de « La Belle Équipe ». Cette survivante continue de se battre pour tenter de gagner en mobilité.

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Parfois, on croise des personnes sans savoir quels drames se cachent derrière leurs sourires. Ce jour-là, deux jeunes femmes participent à une course dans Paris. Cet acte banal prend une autre dimension lorsqu’on découvre l’histoire d’Ida et de Laura. Ida a reçu dix balles dans le corps le soir du 13 novembre 2015. Laura est l’une des infirmières qui l’a soignée. Elle est devenue son amie.

Une force de caractère

En janvier 2016, Ida est entrée à l’hôpital des Invalides et s’est remise à marcher. À 26 ans, elle a repris des études à l’université et compte devenir zoologue. Après onze mois en fauteuil roulant, elle doit revenir régulièrement à l’hôpital pour assouplir ses cicatrices et gagner en mobilité. Sa force de caractère l’a conduite à remarcher. Comme un défi à la douleur, elle abandonne parfois ses béquilles pour un moment. Cela ne dure pour l’instant pas longtemps, mais c’est une victoire. En mars prochain, Ida et Laura se lanceront dans un rallye automobile au Maroc. Un nouveau défi, leur manière à elles de répondre au terrorisme.