Bataclan : « J’ai dessiné pour survivre » – Je me suis administré ma propre art-thérapie

Bataclan : « J’ai dessiné pour survivre »
Mathieu Blard
Catherine était au Bataclan, le soir des attentats. Elle a survécu à l’attaque terroriste. Deux ans après, elle tente de gérer les nombreux symptômes du stress post-traumatique dont elle est encore victime et a écrit une bande dessinée où elle raconte ce combat quotidien pour continuer à vivre. Un témoignage thérapeutique entre angoisses et résilience.
« Un mois après l’attentat, j’ai commencé à faire de petits croquis de manière compulsive que je publiais ensuite sur mon blog. J’ai ressenti un irrépressible besoin de dessiner très rapidement ce que je vivais, c’était vraiment une question de survie. Le dessin m’a toujours aidée à exprimer mes émotions. C’est un acte très personnel, unique, qui me soulage beaucoup. Grâce à cette BD, j’ai vraiment exorcisé mon stress post-traumatique.
En tant que victime psychique, je n’ai aucune cicatrice physique. Les autres ne voient pas ma douleur. Mes proches n’ont pas su comment se comporter avec moi car les symptômes psychologiques ne sont pas visibles. C’est normal, la situation était exceptionnelle. Je ne peux pas leur en vouloir, mais j’étais tellement à vif qu’une simple maladresse me faisait beaucoup de mal. Je me sentais isolée, ils me donnaient des conseils hors sujet. Quand votre grand-mère vous dit : « Je sais ce que tu ressens, quand j’étais jeune, j’ai eu un accident de voiture », c’est très difficile à encaisser. Ce n’est pas du tout le même type de traumatisme. Je me sentais complètement incomprise, en décalage. On m’a aussi expliqué que j’avais de la chance, que ça aurait pu être pire. Désormais, j’ai pris du recul. Je découvrais moi-même les symptômes, comment auraient-ils pu m’aider ? Mais j’avais tellement besoin d’eux que je me suis sentie vraiment démunie. Les médecins, les psychologues, les psychiatres, me demandaient mes symptômes, je n’arrivais pas bien à les expliquer. Le dessin me permettait de le faire. Je me suis administré ma propre art-thérapie.


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Les spécificités des traumatismes de l’attentat de Nice

14-juillet 2016 : Deux psychiatres expliquent les spécificités des traumatismes de l’attentat de Nice
Cet attentat a marqué un tournant dans l’horreur

Benedicte MagnierJournaliste vidéo
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Cet attentat sanglant est aussi chargé de symboles. Virginie Buissé, psychiatre sur la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Nice et Didier Cremniter, psychiatre référent de la CUMP de Paris au moment des attentats du 13 novembre 2015 nous ont expliqué pourquoi.
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Pour les victimes du 14 juillet 2016, le choc psychologique engendré par cette attaque est aussi porteur de l’impression que « personne n’est à l’abri ».
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Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a pris le volant d’un camion de 19 tonnes et s’est lancé à toute vitesse sur la foule de la baie des Anges, fauchant plus de 500 personnes. Bilan: 86 morts, dont des enfants, et plus de 450 blessés. L’attaque, revendiquée par Daech, suit les consignes données par le groupe terroriste depuis 2014.
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Le fait que l’attaque se soit déroulée dans un lieu ouvert implique aussi que de très nombreuses personnes ont assisté à ce spectacle insoutenable, rendant l’identification des personnes atteintes psychologiquement extrêmement compliquée. De plus, cette attaque menée avec un véhicule aussi commun rendrait plus difficile la guérison pour certains patients, qui voient l’objet de leur plus grande peur presque tous les jours, rappelle Virginie Buissé. Contrairement aux armes à feu, tout aussi destructrices mais plus facilement assimilables aux meurtres, et que l’on ne voit pas au quotidien renchérit Didier Cremniter.

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