Rescapée du Bataclan, elle se voit refuser une assurance

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11 février 2016

En raison de son stress post-traumatique, Laurence, rescapée de l’attaque du Bataclan, s’est vu refuser une assurance.

« Vous avez l’impression qu’on vous refuse la maîtrise de votre vie, la maîtrise de vos projets, et qu’on vous renvoie sans arrêt à votre statut de victime du Bataclan. C’est comme si on vous disait : « vous ne pourrez jamais vous en remettre' ». Laurence était dans la salle de concert parisienne, le 13 novembre dernier, lors de l’attaque des terroristes de Daech. Elle s’en est sortie sans blessure, raconte-t-elle dans le Magazine de la santé, l’émission de France 5. Mais Laurence raconte aussi une conséquence inattendue de cette soirée dramatique. Le refus, de la part d’une compagnie d’assurance, de lui assurer un prêt immobilier en raison des risques de stress post-traumatique.

Une honnêteté coûteuse

Peu avant les attentats, Laurence avait obtenu un prêt immobilier pour l’achat d’un appartement. Mais ce n’est qu’après l’attaque du Bataclan qu’elle contacte une assurance emprunteur (Cardif) pour assurer son prêt. Dans le formulaire de demande, elle joue la carte de l’honnêteté. Dans la case « suivi médical », elle note : « stress post-traumatique suite présence au Bataclan le 13/11 lors de l’attentat (suivi psychologue spécialisée) ». Réponse de l’assureur, quelques jours plus tard : « refus ». « La décision […] est motivée par l’état de stress post-traumatique que vous avez connu, suite aux attentats de Paris ». On peut le lire dans le courrier partagé par France 5.

Un refus légal…

D’un point de vue légal, l’assureur est dans son bon droit : rien ne l’oblige à assurer qui que ce soit. Et d’un point de vue purement commercial, une personne atteinte de stress post-traumatique n’a pas le meilleur profil possible pour un emprunteur. Cauchemars, insomnie, flashbacks répétitifs, tension permanente : une victime atteinte d’un tel état de stress peut être affectée pendant plusieurs années, ce qui peut compromettre le remboursement d’un prêt.

… Mais peu justifié

Mais en plus d’être quelque peu cynique, l’argument utilisé par l’assureur ne devrait pas s’appliquer au cas de Laurence. En effet, celle-ci a entamé un suivi psychologique immédiatement après les attentats. « J’ai été très choquée comme beaucoup de personnes par ce qui s’est passé et j’ai commencé à voir une psychologue spécialisée en traitement des traumas quelques jours après. Je me rendais compte de l’ampleur de ce qu’on avait vécu et du choc que cela pouvait représenter », raconte-t-elle. Or, plus le suivi est précoce, plus les risques d’un traumatisme durable sont faibles. « Dans 80 % des cas, le problème est résolu dans l’année avec une prise en charge adaptée », explique le psychiatre Florian Ferreri cité par France 5.

Il existe une coïncidence douteuse. La veille de la diffusion de l’émission, la compagnie d’assurance a contacté Laurence pour entamer de nouvelles négociations. Encore choquée par le refus initiale, la rescapée du Bataclan indique vouloir attendre un peu avant d’accepter.

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BATACLAN – Exclusif CANAL-D : Sébastien 140 minutes face aux assassins.Témoignage

140 minutes face aux assassins

BATACLAN : Sébastien, 140 minutes face aux assassins. 1ère partie

Ajoutée le 11 févr. 2016

1ère partie : L’attaque – La terreur – Sauvetage dans le vide
2ème Partie : Dialogue avec les assassins, Billets brûlés
3ème partie : Que faire de ma vie maintenant ?

Un survivant s’exprime sur une seule télévision et choisit en exclusivité CANAL-D.
Sébastien témoigne de l’attaque, de la terreur, de son sauvetage d’une femme enceinte agrippée au rebord d’une fenêtre.
Sébastien analyse ses longues conversations avec le terroriste Ismaël qui finira désintégré par les explosifs qu’il porte.
Sébastien, trois mois après cette nuit d’apocalypse se demande encore pourquoi il a survécu, et ce qu’il va faire de cette vie, maintenant qu’elle est sauvée….
Interview Anne GROMAIRE, Réalisation Jean-Claude HONNORAT

BATACLAN : Sébastien, 140 minutes face aux assassins 2ème partie

BATACLAN : Sébastien, 140 minutes face aux assassins 3ème partie

Sébastien est resté otage pendant 2 h30 avant que les policiers ne donnent l’assaut. “Lors de l’intervention du Raid, la première balle des hommes du Raid est passée entre les deux otages. Puis ils ont défoncé la porte.” Enfin la délivrance. “La vie ne tenait qu’à un fil, conclut Sébastien, je suis né une deuxième fois, je vais profiter de ma nouvelle vie.”