Attentats de Paris : le témoignage de Pierre, rescapé du Bataclan

Ajoutée le 17 nov. 2015
Attentats de Paris : le témoignage de Pierre, rescapé du Bataclan

Les conséquences psychiques seront très lourdes pour celles et ceux qui ont vécu l’enfer de attentats de Paris, quand bien même elles s’en seraient sorties physiquement indemnes. Nous avons recueilli le témoignage de Pierre, qui s’est retrouvé piégé vendredi soir dans l’enceinte du Bataclan.

Allodocteurs.fr
Michel Cymes
Marina Carrère d’Encausse
Benoît Thévenet
France 5

Parvenu à s’enfermer dans les sanitaires, il a passé un très long moment – qu’il estime avoir duré 2h30 – à entendre les cris, les tirs, les bruits du rechargement des kalachnikovs, puis les terroristes marcher, et placer ce qui s’avérerait être une bombe. Jusqu’à l’assaut du RAID, où les membres du corps d’élite lui ont demandé de sortir, de lever les mains et de ne pas se retourner…

« Je ne sais pas si c’est de la curiosité mal placée, si c’est quelque chose de malsain, je ne sais pas… mais je pense qu’il y aussi quelque chose de l’ordre de la défense, pour vérifier qu’il n’y a pas quelque chose d’autre qui peut vous arriver… Donc on regarde, et puis là, forcément, on voit : on voit tous les cadavres, le sang… Des jeunes… […] Ce n’étaient que des gamins qui voulaient s’amuser. »

Rassemblement au Bataclan : « Pourquoi ont-ils attaqué la musique ? »

logoFigaroCultureRassemblement au Bataclan : « Pourquoi ont-ils attaqué la musique ? »
15/11/2015
Par Noémie Halioua

REPORTAGE- Une petite foule hétéroclite s’est spontanément recueillie ce dimanche, à quelques mètres de la salle de spectacle, pour rendre hommage aux victimes de l’attentat du 13 novembre.

« J’ai un poids ici », avoue Tessa en posant la main sur son cœur « c’est pour ça que je suis venue, ajoute-t-elle. Pour partager la peine de ceux qui ont perdu des proches ». Cette dame de 59 ans fait partie de ces dizaines de personnes qui se sont réunies spontanément ce dimanche 15 novembre, rue Oberkampf, pour rendre hommage aux victimes de la prise d’otage tragique du Bataclan qui a fait 89 victimes.
Vers dix-sept heures, des dizaines de personnes de tous les âges se sont recueillis devant le barrage installé par les policiers, à quelques numéros de rue de la salle de concerts. Ils sont venus y déposer des messages, des bougies, des fleurs. Tous avaient fait le déplacement : des familles avec des enfants en bas âge, des femmes âgées, des adolescents. Un garçon d’environ quinze ans, sortait de son sac à dos, des cierges encore sous cellophane. « Pourriez-vous me prêter votre briquet s’il vous plaît ? » les gens s’organisent, se parlent. D’autres se recueillent en silence, à quelques mètres de la salle de concerts. « Je trouvais ça tellement surréaliste, qu’il fallait que je vienne voir de mes yeux », confie une dame équipée de ses béquilles.

Essayer de rassembler ses idées

« Je suis musicien, je vais régulièrement au Bataclan pour jouer, je n’arrive pas à comprendre, pourquoi ont-ils attaqué une salle de concert ? Pourquoi s’en sont-ils pris à la musique ? », demande Quentin, les pommettes rouges, une cigarette à la main. Avant d’ajouter : « J’avais besoin de venir sur place pour essayer de rassembler mes idées ». Ses deux amis présents sur place, musiciens aussi, ne souhaitent pas en dire plus. La tristesse est visible dans leurs yeux.

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