Rugby : Aristide Barraud, blessé lors de l’attaque du 13-Novembre

Rugby : « j’étais fou d’y croire », témoigne Aristide Barraud, blessé lors de l’attaque du 13-Novembre
L’ancien rugbyman, blessé dans les attentats de Paris, revient dans une interview publiée jeudi sur sa tentative échouée de revenir au meilleur niveau.

« Peut-être que je me cachais la vérité, mais j’en avais besoin ».

A l’occasion de la sortie de son livre Mais ne sombre pas jeudi, Aristide Barraud, 28 ans, rugbyman professionnel gravement blessé lors des attentats du 13 novembre 2015, est revenu dans les pages de L’Equipe jeudi sur sa retraite précoce prise en avril dernier.

« J’avais tout le temps mal ».

En avril dernier, deux ans et demi après avoir été gravement blessé alors qu’il était à la terrasse du bar Le Carillon prise pour cible par les terroristes, Aristide Barraud, qui jouait en première division italienne, a annoncé qu’il raccrochait définitivement les crampons. Avant cette décision, l’ancien international chez les jeunes avait eu des signes avant-coureurs en 2016. « Il y a eu des brèches dans mon obstination » à re-devenir joueur de rugby, se souvient-il. Alors qu’il s’entraînait « comme un chien », il avait « tout le temps mal » alors qu’il n’en était qu’à l’entraînement sans contacts. Et en octobre, après avoir repris « une carrure athlétique », une nouvelle opération lui a fait perdre tout « reperdre ». « Dur », se remémore-t-il.

« Des pas dans la folie ».

Le pire est malheureusement à venir pour le joueur qui revient alors sous les couleurs du maillot de Mogliato Veneto. « Mon corps n’a pas suivi et il a commencé à se manifester par des voies bizarres », raconte-t-il à L’Equipe. « Des maladies, des petites fièvres qui se transformaient en grippe, comme j’en avais jamais eu », évoque Aristide Barraud. Et d’ajouter à cela « des problèmes de digestion », une « migraine continue », « des crises d’angoisse bizarres » jusqu’à « faire des pas dans la folie ». « Je sentais que je me mettais en danger. Je ne suis pas suicidaire. Il était temps de dire ‘stop' », confie l’ancien du Stade Français.

Comme « une deuxième enfance ».

Aristide Barraud, qui dit toujours souffrir de terribles maux de tête, ne regrette pas pour autant d’être revenu sur les terrains :

« j’étais fou d’y croire. Mais j’y croyais. Et c’est vraiment ce qui m’a sorti de la merde, ce qui m’a gardé la tête hors de l’eau ».

Et même si avoir un ballon dans les mains lui manque, il a décidé de rester à l’écart du rugby « pendant trois ans », par envie de « voir autre chose » mais aussi parce qu’il n’est « pas soigné ». Philosophe mais aussi optimiste, Aristide Barraud estime qu’il vit désormais « une autre vie » comme s’il « était dans une deuxième enfance », une période qu’il trouve « grisante ».

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Stress post-traumatique chez les militaires

ESPT chez les militaires : « Aidez-nous, nous épouses et compagnes »
le 19 octobre 2017
Mercedes Crépin, co-fondatrice du collectif « Femmes de militaires en colère », demande au gouvernement d’améliorer la prise en charge des militaires atteints de syndrome post-traumatique de guerre.
INTERVIEW
e stress post-traumatique de guerre est encore largement méconnu en France. Face à ce constat, les femmes de militaires ont décidé de tirer la sonnette d’alarme et d’en appeler au gouvernement. « Aidez-nous, nous épouses, compagnes, parce que je suis persuadée que nous sommes un vecteur important pour détecter la maladie. C’est une forme de dépression très soulignée. Ce sont des blessures de l’âme invisibles, différentes selon les âges, les militaires, les expériences », a déclaré avec émotion Mercredes Crépin, co-fondatrice du collectif « Femmes de militaires en colère », interrogée jeudi soir sur Europe 1.

« Qui d’autre que nous peut comprendre tout cela ? »

Mercedes Crépin, dont le mari est atteint de stress post-traumatique de guerre après avoir combattu en Afghanistan, a mis en avant le rôle des femmes dans la détection de la maladie. « De source officielle, il y a 800 dossiers traités de syndrome post-traumatique de guerre. Mais c’est compliqué pour un militaire d’aller voir un médecin, sa hiérarchie, pour dire qu’il ne va pas bien. Qui d’autre que nous peut comprendre tout cela, et qu’il faut agir ? », demande-t-elle.

« Il y a une avancée. »

Pour la co-fondatrice du collectif « Femmes de militaires en colère », l’armée française est très en retard dans la prise en charge de la maladie. « Les États-Unis et le Canada en tout cas communiquent les informations et expliquent la maladie, l’accompagnement des soins », a souligné Mercedes Crépin. Elle estime cependant avoir été en partie entendue par le gouvernement, avec qui elle avait une réunion sur le sujet ces derniers jours. « Des choses vont se faire. Il y a une avancée », conclut-elle, tout en restant vigilante sur la suite.

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