Élodie Maurot, le 30/10/2016
Les associations d’aide aux réfugiés sont les premières à souligner l’importance de la culture pour ceux qu’elles accueillent. De leur côté, artistes et institutions culturelles cherchent à prendre leur part dans l’accueil, mais une impulsion politique manque.
Quand on pense aux réfugiés, on pense à l’urgence humanitaire et à l’accès aux droits, mais rarement à l’art et à la culture. Ce sera pour plus tard, pense-t-on souvent… Pourtant, les associations d’aide aux réfugiés ne considèrent pas l’art et la culture comme des domaines accessoires.
Elles les utilisent pour favoriser la rencontre et l’accueil des réfugiés. « Bien sûr, nous n’allions pas nous mettre à jouer de la musique pour les réfugiés au milieu des rats du bidonville de Calais, reconnaît Yann Manzi de l’association Utopia 56, qui se souvient du choc ressenti quand il a mis les pieds pour la première fois dans la « jungle ». Venus du Festival des vieilles charrues où il s’occupait de logistique, habitué à gérer foules et acteurs associatifs, Yann Manzi et ses acolytes ont d’abord organisé la récolte des poubelles, « mais nous avons promu les projets artistiques, à chaque fois que c’était possible », témoigne-t-il, évoquant des « bœufs » mémorables entre musiciens syriens réfugiés et… groupes de musique bretonne ! Ce citoyen militant en est convaincu,
« les moments culturels sont ceux où nous pouvions le mieux entrer en contact avec les réfugiés. La musique, le chant, la danse franchissent les barrières et créent tout de suite un lien ».