Dans le but d’aider les familles de migrants portés disparus lors de leur traversée de l’Amérique centrale en direction du Nord et toutes les personnes ayant vécu un traumatisme durant ce voyage, la Croix rouge a mis en place un projet d’art-thérapie à Honduras.
Chargé-e Territoires Associés – Honduras – 26 janvier 2017
Les participants ont pu réaliser une grande fresque murale et exprimer leurs émotions, à la fois de tristesse liée aux disparitions et à la fois de joie. L’expérience a permis aux familles d’extérioriser leurs sentiments personnels mais aussi de partager une expérience collective avec les autres participants ayant vécu le même choc. Grâce à l’art, elles se sentent libérées et ont pu rendre hommage à leurs proches disparus.
Par ailleurs, les phénomènes de migration entraînent d’autres enjeux que le dépassement d’un traumatisme. L’intégration ou la diversité culturelle et linguistique sont des problématiques qui peuvent également être abordées d’un point de vue artistique et thérapeutique. Un cycle de recherche et de formation sur l’accompagnement et la valorisation de l’expérience de la mobilité et de la migration dans la cité a été mis en place du 15 janvier au 8 février 2014 à Paris.
Une conférence a été donnée le 15 janvier à la Maison des Associations portant sur les médiations artistiques, expériences migratoires et pluralité linguistique et culturelle.
Une retranscription vidéo est disponible sur le site de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.
Cinq intervenants ont pris la parole sur des thématiques comme l’art et la libération de la parole, l’adaptation ou l’apprentissage.
Quand la culture tend la main aux réfugiés
Élodie Maurot, le 30/10/2016
Les associations d’aide aux réfugiés sont les premières à souligner l’importance de la culture pour ceux qu’elles accueillent. De leur côté, artistes et institutions culturelles cherchent à prendre leur part dans l’accueil, mais une impulsion politique manque.
Quand on pense aux réfugiés, on pense à l’urgence humanitaire et à l’accès aux droits, mais rarement à l’art et à la culture. Ce sera pour plus tard, pense-t-on souvent… Pourtant, les associations d’aide aux réfugiés ne considèrent pas l’art et la culture comme des domaines accessoires.
Elles les utilisent pour favoriser la rencontre et l’accueil des réfugiés. « Bien sûr, nous n’allions pas nous mettre à jouer de la musique pour les réfugiés au milieu des rats du bidonville de Calais, reconnaît Yann Manzi de l’association Utopia 56, qui se souvient du choc ressenti quand il a mis les pieds pour la première fois dans la « jungle ». Venus du Festival des vieilles charrues où il s’occupait de logistique, habitué à gérer foules et acteurs associatifs, Yann Manzi et ses acolytes ont d’abord organisé la récolte des poubelles, « mais nous avons promu les projets artistiques, à chaque fois que c’était possible », témoigne-t-il, évoquant des « bœufs » mémorables entre musiciens syriens réfugiés et… groupes de musique bretonne ! Ce citoyen militant en est convaincu,
« les moments culturels sont ceux où nous pouvions le mieux entrer en contact avec les réfugiés. La musique, le chant, la danse franchissent les barrières et créent tout de suite un lien ».