La marionnette est une médiation riche et surprenante dans le domaine de la psychopédagogie comme de la thérapie à proprement dit.
« Le psycho-pédagogue, (celui qui montre le chemin), amène l’enfant vers l’autonomie, et prend en considération pas seulement les facteurs cognitifs mais aussi les facteurs conatifs qui sont affectifs et sociaux. Travailler sur l’image de soi engage une dimension narcissique et sociale. Il s’agit d’éveiller, de réactiver le savoir que chaque sujet a en lui. Pas seulement un savoir-faire mais aussi un savoir être. »
La marionnette peut être utilisée pour éduquer ou rééduquer, pour l’apprentissage d’une langue, pour la prévention ; elle peut aider à contenir, exprimer et purger des émotions, issues des drames de la vie. On peut travailler sur des thèmes comme le deuil ou la violence. L’objectif recherché change chaque fois recherché par rapport au besoin du public.
La marionnette est l’art de la convergence et de la synthèse de tous les arts. En s’appuyant sur une création plastique, elle convoque le modelage, la peinture, la couture, l’écriture aussi bien que des techniques dites cinétiques tels que la danse, la musique, le théâtre.
La marionnette est le simulacre d’un être vivant, un double, permettant au sujet de symboliser à travers le jeu, de développer sa capacité expressive et imaginaire. Elle utilise plusieurs langages : parlé, gestuel et visuel.
Pour cause de blessures narcissiques ou autres raisons (problèmes sociaux, familiaux, de santé, etc.), une personne peut rester « bloquée » et ne pas utiliser toutes ses capacités. L’objectif est de mobiliser ces compétences, de créer le besoin qui n’a pas pu être suffisamment développé, d’ouvrir à la nouveauté et à l’expérimentation, et de donner du sens dans l’histoire personnelle, sociale ou culturelle de chaque personne, de l’amener à s’interroger sur des questions plus philosophiques et existentielles.
Cette médiation permet à la fois un travail individuel et collectif : oser parler, apprendre à communiquer, écouter, négocier et partager, créer tout en respectant l’autre et en valorisant la différence de chacun.
Cette aire de jeu vise à restaurer l’estime de soi, rétablir la confiance en l’autre et soi-même, favoriser la communication. Le sujet peut ainsi construire du « je » narcissique et du « je » social, instaurer un lien social, une sorte de communion qui crée du sens.
Une réflexion au sujet de « Marionnettes et psychopédagogie – atelier à Clichy 2013-2014 »
Cet article est écrit par Papageorgiou Eleni.
Eleni Papageorgiou