L’art-thérapie a le vent en poupe
Par Pascale Senk – Journaliste au Figaro
Publié le 16/06/2016
Épousant de nouvelles formes, aidant de nouveaux publics, cette discipline longtemps marginale se diffuse avec force.
Faire un collage pour libérer sa colère, improviser au théâtre à partir d’un souvenir familial, dessiner ce que serait son horizon sans dépression… Il semble bien loin le temps où des artistes du macramé ou de « l’expression libre sur toile » venaient animer des ateliers dans les services de psychiatrie lourde. Désormais, la médiation artistique s’immisce partout : auprès des personnes atteintes de troubles autistiques, des délinquants, des endeuillés… mais aussi auprès de chacun d’entre nous. L’arrivée massive de « journaux créatifs » et autres « carnets d’expression artistique » chez nos libraires en atteste ; le succès des ateliers « collages » ou « aquarelle » aussi. La créativité, ressource potentielle en chacun de nous et qui ne demanderait qu’à être réveillée, apparaît comme le dernier sésame anticrise.
Pour l’art-thérapeute Laurence Bosi, fondatrice des Médecins de l’imaginaire en cancérologie et du Laura Lab – agitateur de créativité -, c’est là le premier effet tangible d’une plongée dans une expression artistique : offrir une bulle à celui qui peut alors sortir de son mal-être.
« Nous l’observons bien auprès des malades, notamment les enfants confrontés aux traitements lourds ou à l’hospitalisation : dessiner ou visualiser leur permet d’échapper un instant à leur réalité présente. Créer, c’est d’abord être dans un état différent. »