Quelle que soit l’issue judiciaire, la parole des victimes de viol ne doit pas être méprisée par Osez le féminisme

23 août 2011

Le Procureur de New York a recommandé à la justice new-yorkaise l’abandon des poursuites au pénal contre Dominique Strauss-Kahn.

L’association Osez le féminisme ! rappelle ce qu’elle a dit depuis le début de « l’affaire » : nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York. Mais le déferlement de propos sexistes et d’idées reçues sur le viol qui s’en est suivi était et demeure inadmissible. Ceci reste encore valable aujourd’hui.

75 000 femmes sont violées chaque année en France. Beaucoup d’entre elles renoncent à parler sous la pression de l’entourage ou sous le poids du tabou : seules 10 % de femmes victimes portent plainte. De nombreuses idées reçues sur le viol sont encore propagées, faisant reposer sur la victime la responsabilité des faits, en raison de son apparence et/ou de son comportement. Dans les faits, le viol reste souvent impuni : seuls 2% des auteurs sont condamnés. Les peines relèvent parfois davantage du symbole que de la sanction tant elles peuvent être légères.

La « crédibilité » des plaignantes, mot-clé des derniers mois, est en permanence remise en cause dans les affaires de viol. Or, nous le rappelons une fois encore, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise victime. Rien de ce qu’une femme a fait ou dit dans le passé ne devrait permettre de minorer la violence qu’elle a subie.

Le viol et toutes les autres formes de violence faites aux femmes sont, au-delà des actes individuels de ceux qui les commettent, un phénomène de société, symptomatique du sexisme qui gangrène toujours notre société.

Dans ce contexte, nous invitons tous les responsables politiques et commentateurs à la plus grande vigilance quant à leurs propos. Si la tentation existait dans les prochaines semaines de jeter le discrédit sur l’ensemble des victimes de viol, l’association Osez le féminisme ! ne manquerait pas de le dénoncer. Nous combattrons les idées reçues sur les violences sexuelles comme nous l’avons toujours fait et exigeons des mesures volontaristes pour permettre aux victimes de parler et de porter plainte. Sans cesser de marteler le message de notre campagne contre le viol de novembre 2010 : LA HONTE DOIT CHANGER DE CAMP.

Pour lire le billet, cliquez sur le logo de Osez le féminisme !

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