par France Berlioz
Le tribunal correctionnel de Mâcon a rendu hier son jugement concernant le trafic de cassettes pédophiles saisies en 1997 dans le cadre de l’opération Ado 71. Après dix-huit mois d’enquête, les gendarmes avaient effectué à l’époque, un vaste coup de filet très médiatisé : 814 perquisitions, 686 interpellations et 103 mises en examen. Lors du procès qui s’est déroulé du 13 au 17 mars, ce sont finalement 66 personnes, consommateurs présumés de documents pédophiles, qui ont défilé à la barre.
Verdict du tribunal : clef de voûte du trafic, Bernard Alapetite, poursuivi pour diffusion « d’objets obtenus à l’aide du délit de corruption de mineurs », a été condamné à un emprisonnement de trois ans ferme – avec mandat d’arrêt à l’audience – assorti d’une privation de ses droits civiques. Associé d’Alapetite dans sa société d’édition de cassettes vidéo, Platypus, Patrick Morault écope pour sa part de quatre mois de prison avec sursis. Et deux réalisateurs d’un film « représentant des mineurs dans des situations pornographiques » ont des peines d’amende allant de 5 000 à 15 000 francs.
Bien avant leur interpellation dans le procès Ado 71, tous ces individus étaient connus des services de police. Le nom de Bernard Alapetite et de ses pairs revient dans d’autres affaires de pédophilie. Et notamment dans le réseau Toro Bravo, lié à l’extrême droite. La justice connaissait aussi les liens étroits d’Alapetite avec Manuel Vuillaume, un proche du pasteur Doucet assassiné en 1990.
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