Je me suis trompé. J’ai espéré un appui, une solidarité qui n’est pas venue. La banque d’amis supposés, obligée de faire quelques heures supplémentaires, bénévoles s’entend, a gardé l’épargne disponible pour elle.
J’ai fait ce que j’ai pu, de la façon la plus transparente possible, avec des torrents de mots – trop peut-être, j’ai compris là-dessus que trop de mots lassent, qu’un texte trop long est lu en diagonale, que personne n’a de temps à perdre avec l’imprévu, encore moins avec les histoires douloureuses des autres.
« Pourquoi toi ? » C’est classique.
J’aurais peut-être dû agir autrement, me taire, ne me conformer qu’aux convenances, ne penser qu’aux autres, qu’à leur droit absolu de ne jamais être inquiété – je veux dire, ici, bousculé dans leur quiétude.
J’ai risqué, je me suis trompé, j’ai perdu – ou pour reprendre ici le mot qui m’a été servi : j’ai « raté », j’ai failli, d’autres ont vite bâclé l’affaire, ce sont là des économies de faites, après tout.
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