COTTENCIN, Olivier,
(MD, PhD) Docteur en Neurosciences
DOUTRELUGNE, Yves
Médecin et psychothérapeute
JIDV 20 (Tome 7, numéro 2 – 2009)
Quel substratum théorique ?
Comme l’ensemble des psychothérapies focalisées sur le traumatisme, l’EMDR part d’un constat partagé par tous : l’évocation simple du trauma qui se répète à chaque consultation est insuffisante voire dangereuse en ce qu’elle peut entraîner une survictimisation par un renforcement mnésique de la scène et ainsi aggraver la symptomatologie du patient.
L’EMDR est donc proposée comme un protocole sécurisant pour accompagner le patient lorsqu’il se rappelle le noyau traumatique. Car en effet, ce rappel sollicite non seulement l’intellect et le verbal mais encore tous les canaux sensoriels, les émotions, les cognitions. Nous passerons rapidement sur la théorisation de l’intérêt de l’EMDR comme analogie aux mouvements rapides oculaires du sommeil (REM) pour ne retenir que les hypothèses cognitivistes les plus récentes qui considèrent finalement l’état de stress post traumatique comme une maladie de la mémoire (McNally 2003).
En effet, au cours de l’état de stress post traumatique, la mémoire autobiographique semble bloquée et le sujet ne peut dépasser l’évènement traumatique (McNally 1997). Ainsi l’EMDR permettrait d’adjoindre une stimulation sensorielle autorisant au souvenir traumatique d’être réinséré dans le processus de mémoire avec un statut de souvenir révolu.
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