" Ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus" – Luc 12,4

Dimanche 15 août 2010

Il m’est d’ailleurs venu une phrase de l’évangile de Luc :  » Ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus » Luc 12,4 et je pensais à ces personnes que je connais dont le corps a été mis à mal, qui auraient voulu mourir, qui disent que d’une certaine manière elles sont mortes le jour où elles ont été violées, mais qui pourtant ont en elles une partie vivante, une partie que le violeur n’a pu tuer.
Et je me disais que peut être le travail d’accompagnement est de permettre à cette partie là de reprendre sa place, de ne pas se laisser détruire.
Je pense que les tentatives de suicide, les mutilations, les troubles alimentaires sont comme des atteintes de l’âme, mais l’âme est là, elle est vivante même si les blessures sont là, même si l’agresseur reste présent dans la mémoire. Si ténu soit le feu de la vie il est là.
Et je crois profondément que la dissociation que vivent au quotidien ces personnes est la preuve que non ,l’âme n’a pas été mise à mal. Mais je crois que seule la présence de l’Esprit Saint peut remplir ce corps troué et que le rôle de l’accompagnant est de permettre que le souffle de Vie soit simplement un jour demandé.

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Je pense avoir simplifié un peu trop, j’espère au fond de moi que de la vie demeure, mais je pense que parfois c’est tellement ténu qu’elle semble inexistante et qu’habiter son corps est imposisble ou impensable.
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Les groupes de paroles par Catherine Morbois et Marie-France Casalis dans Psychothérapie des victimes

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Les obstacles et les contre-indications
Les éventuelles participantes

Les atteintes consécutives aux agressions sexuelles sont graves et profondes, particulièrement lorsqu’il s’agit de viols répétés perpétrés par le père, ou un membre de la famille, pendant des années, à l’encontre d’un enfant.
Pour surmonter ces années d’épreuve, les personnes qui y sont confrontées ont dû développer des mécanismes complexes. Ces processus peuvent devenir des handicaps pour une démarche collective où s’impose la nécessité de prendre l’autre en considération et de s’intéresser à sa démarche.


Des avancées récentes

L’existence et le développement de services médicojudiciaires habilités à recevoir les victimes d’agressions et de viols sont à l’origine des progrès qui se font jour actuellement.
L’intérêt majeur d’une prise en charge immédiate après l’agression a de plus été confirmé et largement médiatisée à partir des soins dispensés aux victimes d’attentats terroristes.
Alors que les psychiatres militaires ont été longtemps les seuls à développer des compétences adaptées à la prise en charge des effets des traumatismes, leurs savoirs sont désormais partagés par des praticiens engagés dans l’accueil des victimes de catastrophes, d’attentats étaient victimes de viols et autres agressions sexuelles.

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