4/ La notion de cible victimale par Gérard Lopez

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Des sociologues et des criminologues nord-américains comme Cohen (Social Change and Crime Rate Trends : a Routine Activity Approach, 1979) ou Becher (Crime and Punishment : an Economic Approach, 1968) ont étudié les circonstances qui favorisent le passage à l’acte criminel. Parmi celles-ci, une place importante est dévolue à la notion de cible (target).
le risque de passage à l’acte criminel résulte de la mise en relation d’une cible attractive faiblement gardée avec un criminel potentiel qui se sera en général livré à une analyse stratégique en termes de risques et de profits.
si la cible est bien défendue, de façon préventive offensive, le risque de passage à l’acte criminel décroît, nous enverrons quelques exemples.
La notion de cible permis de préciser le rôle du hasard. Les crimes sont en général commis là où les gens se croient en sécurité : famille, relations amicales, voisinage.
La famille est une grande pourvoyeuse de victimes (jalousie, humiliations, maltraitances violences domestiques, viols, homicides, etc.).
Dans 40 % des cas de viols, la victime et l’auteur avaient des relations personnelles anciennes ou avaient noué des relations avant le crime. Dans les autres cas, de nombreux violeurs choisissent leur victime à son insu, parfois après une étude minutieuse.
La criminalité de proximité est fréquente :
relations de cohabitation, de voisinage, professionnelles (patron – ouvrier ; colporteur – client ; etc.)
La victimologie empirique invite par conséquent à un véritable renversement de perspective. Les subventions publiques et la recherche concernant la prévention du crime pourraient en tenir compte. Enfin, la notion de cible a permis de dépasser le problème de l’innocence de la victime car si une personne peut être victimée par hasard, la cible qu’elle constitue peut s’analyser en termes de facteurs de risque.

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Autres billets sur La victimologie par Gérard Lopez
1/ La victimologie
2/ Définition de la victime
3/ Évolution socio-historique : la victime valeur fondatrice de la culture occidentale

Les troubles dissociatifs – La dissociation péritraumatique
Les troubles dissociatifs durables

3/ Évolution socio-historique : la victime valeur fondatrice de la culture occidentale par Gérard Lopez

Chapitre 2
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Les Occidentaux ont tendance à imaginer que les principes de la victimologie sont universels, comme ils le démontrent par les nombreux instruments internationaux qu’ils ont promus, la résolution 40/34 du 11 décembre 1985 portant « Déclaration des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminalité et aux victimes d’abus de pouvoir» notamment.
Rien d’étonnant dans la mesure où le concept de victime nous paraît être la valeur fondatrice de la civilisation occidentale qui privilégie l’individu au détriment du groupe. D’autre part, l’ordre imposé est le mythe fondateur de notre droit positif au détriment d’autres méthodes de gestion des conflits.

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