9/ Tout en obéissant docilement aux ordres qu’on lui donnait, faisant exactement ce qu’on lui disait de faire, Rita Hayworth semblait s’éteindre

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Désireux de satisfaire cette soif des spectateurs, Eddie Judson n’hésita pas à laisser la presse pénétrer dans son intimité et cela, sept jours sur sept. On attendait d’une vedette qu’elle livre sa vie privée au public, ou du moins qu’elle en donne l’illusion. 
Pour Rita, le prix à payer, du point de vue psychologique, fut immense. Roz Rogers la jugeait comme étant « fondamentalement très timide. Elle n’était jamais à l’aise sous le regard des autres ».
On observa alors un curieux phénomène qui devait se reproduire tout au long de sa carrière : tout en obéissant docilement aux ordres qu’on lui donnait, faisant exactement ce qu’on lui disait de faire, elle semblait s’éteindre, disparaître à l’intérieur d’elle-même. C’est ainsi que pendant les séances de photos, selon le témoignage de Rogers, elle « exécutait ses gestes presque comme un robot ».
« Je dois tout à Ed, disait-elle aux journalistes. Sans lui, je n’aurais jamais réussi à Hollywood. J’étais bien trop bas. C’est lui qui a conçu toute ma carrière »
Naturellement, bon nombre des reparties attribuées à Rita et publiées dans les journaux venaient de Judson. Il l’avait forgée physiquement, et maintenant c’était lui qui s’exprimait par sa bouche. Comme elle le racontera plus tard, Eddie ne cessait de lui rappeler qu’elle était incapable de penser par elle-même, qu’elle était « irresponsable ».
Elle avait passé naguère pour la femme de son père, envers qui elle se comportait sur scène d’une manière excitante, sensuelle, mais avec son véritable époux elle semblait se conduire comme une enfant. Non seulement leur différence d’âge pouvait la faire passer pour la fille de Judson, mais elle-même se complaisait dans ce rôle.

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Autres billets sur Rita Hayworth
1/ Livre – Rita Hayworth par Barbara Leaming
2/ Rita Hayworth par Barbara Leaming
3/ Rita Hayworth élevée sous l’emprise et les viols de son père
4/ Rita Hayworth demeurait une élève docile, anxieuse de plaire
5/ Rita Hayworth et sa mère face aux viols par inceste
6/ Rita Hayworth – Parfois elle ne pouvait s’empêcher de pleurer ouvertement devant les metteurs en scène et ses camarades de travail
7/ L’emprise : déjà à seize ans Rita Hayworth pensait sérieusement à se mettre entre les mains d’un protecteur d’un certain âge
8/ C’est ainsi que Rita Cansino devint Rita Hayworth, du nom de jeune fille de sa 
mère
10/ Rita Hayworth fait preuve d’une assiduité et d’un amour du travail inhabituels
11/ Les tendances autodestructrices inconscientes qui trop souvent guidaient la conduite de Rita Hayworth
12/ Orson Welles & Rita Hayworth et l’alcoolisme
13/ L’image dévaluée qu’avait Rita Hayworth d’elle-même et son sentiment d’infériorité
14/ Ali Khan & Rita Hayworth et l’argent
15/ La dame de Shanghaï selon Barbara Leaming
16/ Rita Hayworth : être une personne mauvaise et méprisable

La Dame de Shanghai The Lady from Shanghai de Orson Welles avec Rita Hayworth
Rita Hayworth et la maladie d’Alzheimer

8/ C’est ainsi que Rita Cansino devint Rita Hayworth, du nom de jeune fille de sa 
mère

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On avait pourtant entendu le « big boss » faire une remarque en passant sur cette fille Cansino, qui devrait bien changer de nom. Cansino, c’était trop … , eh bien … , ça sonnait trop espagnol.
À la Fox, Sheehan avait voulu cultiver le type latin de Rita, en faire la nouvelle Dolores Del Rio. Cohn suggérait une autre possibilité, et Judson en prit bonne note.
C’est ainsi que Rita Cansino devint Rita Hayworth, du nom de jeune fille de sa 
mère. Eduardo n’apprécia pas beaucoup que sa fille se dépouille de son nom, mais il semblait que ce fût un mal nécessaire.

Entre-temps, Rita avait décidé d’abandonner davantage que le nom de son père. En mai 1937, moins de quatre mois après avoir signé le contrat avec la Columbia, elle s’enfuit avec Eddie Judson.
Empêcher Eduardo de chercher à casser sa première liaison ne fut peut-être pas la seule raison qui la poussa à agir ainsi. Chez nombre de femmes violées dans leur enfance, la névrose de répétition les conduit non seulement à rechercher un substitut de l’image paternelle mais à entourer leurs aventures sexuelles du même secret, du même caractère « particulier » qui marquait leurs relations incestueuses.
Le jour où elle avait décidé de s’enfuir avec Eddie, Rita se présenta au studio à l’heure dite pour les dernières prises d’un film intitulé Flashing Skates (qui devrait sortir sous le titre de The Game That Kills). Elle craignait que, comme il en avait coutume, car son cours de danse était tout près, Eduardo ne fit un saut pour la voir, mais ce ne fut pas le cas. La seule personne étrangère à qui Rita et Judson semblent s’être confiés fut Helen Hunt, sur qui ils tombèrent au restaurant.
Cette confidence était une démarche calculée. Comme Judson devait le savoir, Helen avait l’oreille de Harry Cohn, et Eddie n’avait pas manqué de cultiver cette amitié utile. Lui révéler leur grand secret, c’était la rapprocher d’eux encore plus.
En se rendant à son rendez-vous routinier avec Judson ce soir-là, Rita demanda à son père de la réveiller tôt le lendemain matin, car elle avait des prises à refaire pour Flashing Skates. 
Sur quoi, Judson et elle se rendirent directement à Yuma, en Arizona, d’où le jour suivant ils expédièrent un télégramme à Eduardo et Volga pour leur annoncer leur situation de nouveaux et heureux mariés.

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7/ L’emprise : déjà à seize ans Rita Hayworth pensait sérieusement à se mettre entre les mains d’un protecteur d’un certain âge
9/ Tout en obéissant docilement aux ordres qu’on lui donnait, faisant exactement ce qu’on lui disait de faire, Rita Hayworth semblait s’éteindre
10/ Rita Hayworth fait preuve d’une assiduité et d’un amour du travail inhabituels
11/ Les tendances autodestructrices inconscientes qui trop souvent guidaient la conduite de Rita Hayworth
uvent guidaient la conduite de Rita Hayworth
12/ Orson Welles & Rita Hayworth et l’alcoolisme
13/ L’image dévaluée qu’avait Rita Hayworth d’elle-même et son sentiment d’infériorité
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15/ La dame de Shanghaï selon Barbara Leaming
16/ Rita Hayworth : être une personne mauvaise et méprisable

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