L’Inceste, de l’autre côté du miroir – Du fil du rasoir au fil de la tendresse
Mary Odile
Martine Lani-bayle (Préfacier)
Collection : Croissance et Développement
GENCOD : 9782913281608
La présentation de l’éditeur
Le premier des principes éducatifs c’est la prohibition de l’inceste, c’est-à-dire l’interdit d’une relation fusionnelle et possessive avec ses enfants.
Qu’est-ce que l’inceste ? Qu’est-ce que son interdit ? Quand et comment peut-il se transgresser ? Où sont les limites ? Que dit la loi ? Quelles sont nos croyances ? Quelle est la blessure ? Comment peut-on la « panser » et la « penser » individuellement et collectivement ?
À partir de son histoire et à travers différents champs disciplinaires, l’auteur élabore une réflexion globale qui nous emmène au coeur des processus qui sont à l’oeuvre dans notre éducation, notre culture et dans l’élaboration de ce système d’emprise invisible : l’inceste affectif et psychologique. Guidé vers la sortie dans ce labyrinthe de « l’impensable-impensé », le lecteur en ressort avec des outils, des pistes d’actions, la possibilité de sortir de l’impuissance: Le plus précieux est, pour tous, la capacité d’entendre, d’écouter et de ne plus se détourner.
Mariant écriture pour le corps (biographie), écriture pour l’esprit (théorie), écriture pour l’âme (conte), ce livre action à trois niveaux ouvre les yeux, les oreilles et le coeur, fait travailler à l’intérieur, panse et fait penser… forme en quelque sorte.
Un regard nouveau qui bouleverse toutes les représentations communes de ce sujet tabou. Ce livre s’adresse à tous ceux, professionnels, particuliers, parents, victimes… qui s’intéressent de près ou de loin aux questions de l’éducation, de la violence et du vivre ensemble.
Conseillère en Economie Sociale et Familiale dans son parcours initial, Mary Odile est, à 43 ans, professionnelle en la relation d’aide et formatrice. Sa pratique humaniste propose une synthèse de ses différents chemins de formation et s’enracine, entre autres, dans les concepts de la méthode ESPERE de J. Salomé, de la Thérapie Sociale de Ch. Rojzman, des Pratiques d’histoire de vie en formation à l’Université de Nantes, sans oublier son expérience de vie personnelle. Elle est fondatrice et présidente de l’association « Peau d’âmes ».
Les premières lignes Extrait du préambule :
Cette fois je vais te répondre sans tricher : la folie, c’est l’incapacité de communiquer ses idées. Comme si tu te trouvais dans un pays étranger : tu vois tout, tu perçois tout ce qui se passe autour de toi, mais tu es incapable de t’expliquer et d’obtenir de l’aide parce que tu ne comprends pas la langue du pays. »
Nous avons tous ressenti cela un jour.
Nous sommes tous un peu fou, d’une façon ou d’une autre.»
Je n’ai jamais oublié, jamais refoulé… Mais, je n’ai jamais été autorisée à vivre les traumatismes en tant que tels, parce qu’ils n’ont jamais été reconnus pour ce qu’ils ont été.
Pendant 20 ans j’ai vécu comme anesthésiée : Impossible d’intégrer, ni psychiquement ni émotionnellement, ce que j’avais vécu. J’avais été maltraitée, mais en plus je n’avais pas le droit de le savoir !
L’histoire officielle, celle racontée par mon père et toute la famille, était tout autre. Malgré le départ de ma mère, l’histoire d’une enfance banale, voire heureuse, d’un père courageux qui s’est dévoué et sacrifié… J’étais contrainte d’adhérer à cette version. J’y ai cru pendant longtemps, car l’autre, celle dont j’étais la seule à être le témoin, je n’avais personne pour l’écouter, encore moins pour la croire. Condamnée au secret, ligotée psychologiquement, les symptômes corporels dont j’ai souffert toute ma vie étaient le signe de ma résistance au « négationnisme familial et culturel ». Ils disaient inlassablement ce qu’il m’était interdit de dire. Ils étaient le signe que je restais vivante, que je n’avais pas oublié, parce que ma tragédie, qui fut aussi ma délivrance, c’était précisément de ne pouvoir oublier.