9/ Recueillir le témoignage d’un enfant, lors du dépôt de plainte pour agressions sexuelles par Victor Simon

Page 129
Se rendre, accompagné de la victime, dans un commissariat de police ou une gendarmerie, afin de signaler l’agression (nous employons ici les termes juridiques, puisqu’il s’agit d’une agression sexuelle). Les policiers et gendarmes sont désormais formés à la gestion de ce cas de figure et savent enregistrer ce type de témoignage avec le respect et la pudeur indispensables.
Ils avisent immédiatement la brigade des Mineurs, où l’on possède une formation spécifique pour ces questions, et au sein de laquelle policiers, psychologues, magistrats et intervenants sociaux se côtoient régulièrement. Le plus souvent, on utilise la vidéo pour enregistrer le témoignage qui sera ensuite transmis à la justice, évitant ainsi de « revictimer » l’enfant par la répétition d’interrogatoires douloureux qui réactivent à chaque fois sa souffrance.
L’intérêt de la vidéo est majeur pour une autre raison : elle évite les distorsions que les interrogatoires multiples pourraient engendrer. En effet, pour un jeune enfant, le fait qu’un adulte l’écoute, croie a priori ce qu’il dit, lui pose des questions à la suite de ce qu’il raconte, peut lui permettre d’imaginer que ce qu’il affirme est vrai. Il auto-valide ses propos et, en conséquence, peut créer des faux souvenirs au fur et à mesure des interrogatoires successifs, ces faux souvenirs étant générés involontairement par le questionnement de l’adulte.
L’enregistrement vidéo permet d’éviter la création de faux souvenirs et rend inattaquable la révélation faite dans un cadre sécurisé, avec la participation de professionnels formés à cette approche.

______________________________
Autres billets sur le livre Abus sexuel sur mineur par Victor Simon
1/ Abus sexuel sur mineur
2/ Abus sexuel sur mineur : Ce livre est un cri !
3/ « se faire violer » au profit « d’être violée »
4/ Après un viols par inceste un trouble de la construction de la réalité et du monde environnant : Qui croire ?
5/ Les signes fréquents du refoulement après des viols par inceste
6/ De la spécificité du Syndrome Post-Abus Sexuel (SPAS)
7/ L’agresseur et ses stratégies
8/ Le ressenti de l’agresseur au moment des faits
10/ Les lettres réparatrices

Elle a tout bloqué, on ne peut plus la joindre, j’ai peur pour une compagne incestée

19 nov. 2010

Je pars….
5 mois.
Loin de ceux que j’aime le plus au monde. Sans interruption.
Pourquoi je fais ça ? Comment je peux faire une chose pareille ? Moi.
Je n’en peux plus, je n’y arrive plus.
Ce froid qui me remet dans une torpeur que je connais trop bien. Cette dépression qui me hante.
J’ai eu beau essayer toutes les techniques possibles et imaginables et finalement RIEN ne marche.
Si je ne pars pas, ne fuis pas, je vais devoir me livrer dans un hôpital psy et demander à y être enfermée jusqu’à ce qu’ils me trouvent une solution et ne voudrais en sortir que lorsque tout sera fini.
Mais je sais pertinemment que personne là-bas ne pourra m’aider, au pire je m’enfoncerai à grands coups de médocs comme tous ceux qui y mettent les pieds.
Je n’ai plus envie de me donner la mort comme je me le suis promis, mais je n’ai pas plus envie de vivre non plus.
Je croyais que le fait d’être sortie de ce long déni me rendrait la vie, mais finalement sortir du déni c’est pire. Car cela nous fait replonger dans toutes les angoisses les plus sombres.
On n’est pas un résilient en sortant du déni, loin de là. Pour être résilient il faut justement dépasser cette horreur, il faut retrouver la vie.
Ma fille, mes enfants m’ont « forcé » à vivre pour Eux. Ce n’est déjà pas si mal penseront certains, mais ce n’est pas une bonne raison non plus.
Ce n’est pas cela vivre et surtout c’est sûrement lourd à porter pour un enfant.
Pour lire la suite du message, cliquez sur le logo