La question de la responsabilité est particulièrement épineuse, autant sur le plan théorique que sur le plan pratique. L’étymologie du mot responsabilité vient de « respondere » qui signifie répondre de … , s’engager à … La façon satirique dont Epicharme a reformulé l’aphorisme d’Héraclite constatant qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, permet de poser le problème : « Ce qui par nature éprouve un changement et jamais ne demeure identique à soi-même, doit être maintenu autre que ce qu’il fut. Ainsi, toi et moi, hier nous étions autres et sommes aujourd’hui encore d’autres hommes. » Un monde sans responsabilité serait, en effet, un monde composé de zombies, un monde dépourvu de sujets, où les individus seraient dépourvus de permanence, où leur existence s’égalerait à la seule manifestation d’un acte suspendu. Ce serait le monde dont rêve le comte Dracula.
Aussi, il me faut engager ma responsabilité pour que mes actes passés me soient attribués. La responsabilité est le fondement ontologique du sujet, la condition de sa liberté pratique selon Kant . Elle est étroitement liée à la conviction qu’a l’homme d’être libre.
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